L'histoire :
Cela fait plusieurs années que la mère de Shihabama est hospitalisée : elle est atteinte d’une grave maladie et certains des traitements ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Ne bénéficiant que du RMI, la jeune fille a du mal à vivre décemment et doit faire de nombreux sacrifices pour soutenir sa mère. Aussi, lorsqu’elle voit que sa mère a grossi au point de faire élargir son pantalon, Shihabama se voit contrainte d’attendre le mois prochain pour acheter du lard et du gaz. Un jour, en classe, Meiko se vante d’avoir un nouveau sac et un portefeuille Gucci que son « papa » lui a offerts. Après les cours, Shigé retourne en classe car il a oublié son sac et aperçoit Shihabama en train de toucher le portefeuille de Meiko. Le lendemain, cette dernière est en pleurs car elle ne trouve plus son portefeuille hors de prix : il est clair qu’on le lui a volé ! Shigé attend la fin du cours de Mizutani pour lui relater ce qu’il a vu la veille mais le professeur lui dit de faire confiance à Shihabama : peut-être que celle-ci ne voulait probablement que toucher du Gucci une fois dans sa vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre nouveaux cas nous sont présentés dans ce volume : une jeune fille qui vole ses camarades, un garçon qui fait un braquage, un autre qui s’exprime facilement avec ses poings et enfin une jeune fille qui s’automutile. Tous ces adolescents décrivent une jeunesse désespérée, qui ne sait pas comment lutter et trouver sa place dans ce monde : le guetteur, ne pouvant rester insensible face à eux, va alors tenter de les protéger même si cela peut lui coûter cher. A chaque fois, le propos est dur mais réaliste (n’oublions pas que Mizutani s’inspire de faits auxquels ils a lui-même assisté) et le récit ne peut que toucher le lecteur. Malgré des histoires difficiles, on ressent clairement le message de l’auteur qui demande aux jeunes qui souffrent de garder espoir et on ne peut qu’avoir envie de se joindre à lui. Préférant l’encrage au tramage, les graphismes font quant à eux ressortir le côté ténébreux de ce que vivent les élèves ainsi que la lumière que leur apporte Mizutani. De plus, les personnages sont réalistes, mais on regrettera qu’ils aient tous un gros nez ! En tous cas, voici une œuvre sincère et touchante, à découvrir.