L'histoire :
Un mois de mars, à Nara. Tanba marche tranquillement en ville où son imposante carrure ne le fait pas passer inaperçu au milieu de la foule. Au même moment, trois hommes poursuivent un pickpocket. Ce dernier heurte Tanba dans sa course mais repart aussitôt. Toujours tranquille, Tanba continue sa balade pour arriver dans un parc. Là, il demande au pickpocket de sortir de sa cachette. Ce dernier ne se fait pas prier et demande à Tanba de lui rendre l’argent qu’il avait caché dans sa poche lors de la bousculade. Seulement, Tanba refuse car il y a un bon paquet d’argent et cela est un cadeau plutôt agréable. Le pickpocket tente alors de lui donner un coup de pied mais Tanba esquive sans problème. C’est alors qu’arrivent les trois hommes qui poursuivaient le pickpocket et ceux-ci veulent récupérer les sous par la force et avec des couteaux. Tanba est pris malgré lui dans la bagarre et c’est avec une facilité déconcertante qu’il étale ses adversaires en quelques secondes. Impressionné, le pickpocket se met en tête de devenir le disciple de Tanba. Le lendemain, il peut l’observer se battre en duel contre un maître en art martial et remporter le combat. Le soir, Tanba et le pickpocket se rendent au bar et Tanba va alors raconter sa vie et sa raison de se battre au jeune homme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce n’est pas la première fois que Jirô Taniguchi adapte un roman, qui plus est de Baku Yumemakura, qui avait déjà écrit Le sommet des dieux. Cette fois, il s’agit de l’histoire d’un homme qui cherche à se battre avec n’importe quel homme fort, jusqu’au jour où connait la défaite et que cela remet ses convictions en question. Annoncé comme cela, on ne peut pas dire que le synopsis donne l’eau à la bouche mais le talent du mangaka n’est plus à prouver et on se lance donc dans la lecture de ce titre avec une certaine confiance. Néanmoins, on ne peut s’empêcher d’être rapidement déçu car le scénario ne se montre pas à la hauteur de nos attentes. Déjà, le rythme est particulièrement lent alors que l’on passe une bonne partie à voir des combats (karaté, bagarres et catch étant au programme) : l’histoire ne démarre véritablement qu’après un bon tiers de volume, ce qui représente tout de même une centaine de pages. De plus, le personnage principal ne dégage aucune empathie et le fait que sa personnalité ne soit pas explorée en dehors d’un rapide flash-back n’aide pas vraiment à s’immerger dans le récit. Cela est fort dommage car un développement plus important aurait pu donner de la profondeur au scénario qui a pourtant de la matière. Quant au monde du catch, il n’est pas tellement plus détaillé et on a la désagréable sensation que le sujet reste finalement survolé. Par ailleurs, à a le droit à quelques passages de sexe sans intérêt si ce n’est un éventuel racolage, peu efficace d’ailleurs. Du côté de l’adaptation, on regrette aussi que des dialogues entiers en anglais n’aient pas bénéficié d’une traduction en bas de page. On se consolera avec la qualité des graphismes qui, comme à l’accoutumée avec le mangaka, regorgent de réalisme. Les personnages ont des silhouettes de sportifs crédibles et les scènes de catch sont aussi fluides que réalistes. Le dynamisme est de rigueur lors des combats et le soin apporté aux dessins est indéniable. Hélas, ce n’est pas suffisant pour nous immerger complètement dans le récit. Dommage, donc.