L'histoire :
Shangaï, Chine, au début du 20e siècle. Cela fait plusieurs nuits maintenant que des cadavres décapités et brûlés sont retrouvés en ville. C’est déjà le troisième cas recensé par la police dans le côté chinois de la ville, mais il paraît que le phénomène est encore pire du côté des concessions. En examinant le nouveau corps, les inspecteurs peuvent découvrir un sceau, ce qui indique un meurtre rituel. Toutefois, il y a enfin de bonnes pistes pour trouver le coupable : un témoin affirme l’avoir vu se rendre dans un bordel, le Paradis dans le vase, et l’inspecteur principal a reconnu le bracelet porté par le défunt. Néanmoins, l’inspecteur est perplexe car il sait que la victime était morte il y a plusieurs années de cela. Apparemment, les morts se relèvent et quelqu’un les tue. Il y a fort à parier que c’est encore un coup du tenancier du bordel, qui est un vieux maître taoïste. En réalité, si ce n’est pas tout à fait exact, c’est que l’homme opère avec Ko-Lin, une des prostituées, qui pleurniche plus qu’elle ne travaille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur d’Area 51 et Jabberwocky, Masato Hisa revient avec un nouveau titre singulier mais foncièrement jouissif et décomplexé. Il s’agit en réalité de sa première série qui date donc d’avant les deux précitées. Cela se voit un peu graphiquement, mais on reconnaît tout de même sa griffe, à travers sa mise en scène, ses jeux de lumière et le visage de son héroïne. Bien que son style ne soit pas encore abouti ici, il y a déjà pas mal de travail, de personnalité et de qualité. Et le scénario, me direz-vous ? Eh bien, celui-ci plante son décor dans une Shangaï du début du 20e siècle. Mais la ville n’est pas tout à fait peuplée comme on s’y attend : zombies, vampires et dragons sont de la partie et aiment croquer les citoyens. Pour les affronter, un vieux maître taoïste et une prostituée pleurnicheuse n’hésitent pas à donner de leur personne. On l’aura compris, le mangaka se joue une fois de plus des codes et des légendes pour dépoussiérer des mythes. Et il le fait vraiment bien ! On n’est pas du tout choqué de voir des créatures mythiques arpenter les rues, on adore les voir se faire démonter par une jolie demoiselle (dont le métier de prostituée est par ailleurs propice aux scènes dénudées) et on sourit face aux nombreuses références en tout genre. Le scénario assume pleinement son pêle-mêle de créatures, des genres et de la culture, et cela est très bien retranscrit. On regrette un tout petit peu qu’il n’y ait pas de grande histoire à développer, mais les chapitres proposés restent tout de même très divertissants.
