L'histoire :
La jeune Kanaé se rend à l’agence de détective de Daisuké Asô : personne ne veut croire à son problème mais quelqu’un sur Internet lui a pourtant recommandé de s’adresser à cette agence spécialisée dans les cas étranges. Car Kanaé est persuadée d’être la victime d’un psychopathe caché sous son lit avec une hache et qui attend qu’elle s’endorme pour la tuer. En fait, une amie lui a raconté cette légende urbaine et elle a fini par y croire. Aussi cela ne l’a pas étonnée lorsqu’un soir un bruit venant de sous son lit la réveilla et qu’elle aperçut le bout d’une hache qui en dépassait ! Depuis ce jour, l’homme apparaît à chaque fois qu’elle s’endort et devient de plus en plus impatient. Kanaé n’a pas fermé l’œil depuis des jours et l’agence Asô est sa dernière chance. Daisuké lui explique qu’elle est possédée par une fable et que certaines personnes comme elle sont prédisposées à devenir ainsi les victimes de légendes urbaines auxquelles elles se mettent à croire. D’ailleurs, Daisuké lui-même est possédé car un hoquet se déclanche dès qu’il se trouve à proximité d’un phénomène dû à une fable ! Voyant qu’il la croit, Kanaé le remercie et n’en demande pas plus car elle cherchait juste du réconfort, puis s’en va. Daisuké la laisse partir mais, inquiet, finit par la rappeler un peu plus tard, mais la jeune femme ne répond pas : elle s’est finalement endormie. Lui et la jeune fille des toilettes, une autre fable qui possède Daisuké et l’aide dans ses enquêtes, accourent alors à la rescousse de Kanaé et se retrouvent face à face avec un tueur monstrueux muni d’une hache...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaît déjà Sakae Esuno en France pour Mirai Nikki (également chez Sakka), une série qui avait bien commencé mais qui déçoit de plus en plus au fur et à mesure qu’elle progresse, aussi c’est avec un petit à priori que l’on pourrait se lancer dans la lecture de Hanako, une série qui traite d’un sujet assez difficile, à savoir les légendes urbaines. Si les japonais adorent ce type d’histoires dans leur vie de tous les jours, ce n’est pour autant qu’on peut forcément en faire de bonnes adaptations, quel que soit le média choisi, et particulièrement au format papier qui n’est pas toujours le plus à même de jouer sur les ambiances comme le ferait le cinéma, aidé par la musique, les effets spéciaux, le mouvement... Japonais comme américains se sont d’ailleurs beaucoup essayés à ce type d’histoire au 7ème art, avec des résultats inégaux, allant du très bon au très mauvais. Sans être foncièrement originale en choisissant le contexte d’une agence de détective spécialisée dans l’étrange - un classique déjà vu un nombre incalculable de fois en manga -, la série parvient pourtant à tirer son épingle du jeu en présentant les légendes urbaines sous un nouveau jour : bien évidemment, ces racontars, qu’ils soient d’une origine réelle ou totalement imaginaire, n’existent pas vraiment tels qu’on les raconte, mais des gens avec une sensibilité particulière qui se mettraient à croire à l’une de ces fables pourraient alors devenir « possédés » par la légende urbaine en question qui prendrait alors corps grâce à eux. De fait, le meilleur moyen de lutter contre ces monstres des temps modernes qui se matérialisent dans notre réalité serait d’arrêter de croire en eux, une chose plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on est persuadé d’avoir en face de soi un psychopathe armée d’une hache ! Ce premier opus, malgré son sous-titre « Dossier 1 : les hommes-poissons », est en fait un recueil contenant 3 enquêtes différentes et dont celle concernant les hommes-poissons n’arrive qu’en dernière (d’ailleurs, si elle a le mérite de proposer une histoire plus longue – deux chapitres au lieu d’un pour les autres – c’est n’est pas forcément la plus palpitante des trois). Les deux histoires précédentes concernent un psychopathe qui se cache sous votre lit, attendant que vous vous endormiez pour sortir vous hacher menu, et une femme défigurée par une bouche tellement énorme qu’elle en devient monstrueuse. Les fables proposées ne sont pas ce qui est le plus intéressant dans ce manga ; c’est plutôt la manière dont le détective Asô, lui-même possédé par deux fables, arrive à résoudre les cas qui se présentent à lui. Malgré quelques éléments étranges, comme par exemple un programme informatique qui agit sur les fables allez savoir comment, les récits sont prenants et les personnages principaux intrigants (sauf l’héroïne qui ne sert pour le moment à rien). On regrette un peu que les rebondissements ne soient jamais des surprises tant on les voit venir à l’avance, mais cela ne gâche pas vraiment la lecture. Quant aux graphismes, ils sont assez corrects : d’aspect relativement réaliste, ils sont plus soignés que dans l’autre série de l’auteur, pourtant plus récente. S’agissant d’une série courte, on espère que le mangaka saura garder un cap intéressant jusqu’à la fin sans tout gâcher. A découvrir pour les amateurs d’histoires « d’horreur » pas trop horribles et de légendes urbaines.
