L'histoire :
Cela fait maintenant 6 mois que Yôzô vit aux crochets de Shizuko : son travail de mangaka commence à rapporter et l’argent qu’il gagne lui permet de s’acheter des cigarettes et d’aller boire. Cependant, le jeune homme culpabilise de vivre avec une femme qu’il n’aime pas et il craint d’avoir un jour à payer pour cela. Un jour, la fille de Shizuko rentre à l’appartement et trouve Yôzô au sol, une fois de plus complètement alcoolisé. La petite se met alors à faire une prière pour lui et demande un vrai papa. En entendant cela, Yôzô se met à avoir peur et fait des sourires de façades tout en essayant de fuir la gamine. Il se met également à boire plus et l’argent vient rapidement à manquer. Yôzô s’empare alors de bijoux de Shizuko et les donne à un prêteur sur gages. Un peu plus tard, après un affreux cauchemar, Yôzô demande de l’argent à Shizuko qui s’exécute aussitôt. Mais cela désespère le jeune homme qui finit par s’enfuir pieds nus de l’appartement. Pour leur bonheur, Yôzô décide de les quitter et va noyer ses problèmes au bar Manos où il a ses habitudes. La patronne du bar va dès lors l’héberger et il va commencer à trouver une certaine stabilité. Mais ce bonheur ne peut pas durer, il y a forcément un prix à payer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si Yôzô culpabilise d’être un gigolo, ce volume commence de manière relativement positive. En effet, le début de sa déchéance était fulgurant mais le jeune homme semble s’être stabilisé : son travail de mangaka commence à payer et il s’amourache d’une jeune fille plus jeune que lui de deux ans. Sur presque la moitié du volume, Yôzô reprend pied et on se prend à espérer une fin heureuse alors qu’on sait pertinemment que cela ne va pas être le cas. Aussi, lorsqu’on assiste au début de la fin, on est moyennement surpris mais le récit est menée d’une telle main de maître qu’on est tout de même captivé par l’ensemble. La plongée dans la noirceur de l’âme humaine et la profondeur du désespoir vont augmenter d’un cran entre regrets, remord, viol, drogues... On assiste, impuissant, à la chute de Yôzô qui se détruit en ayant conscience du mal qu’il se fait et du mal qu’il fait à son entourage. De par son ton et son trait réaliste, l’auteur nous fournit une histoire aussi glauque que cruelle, aussi humaine qu’inhumaine, et aussi bouleversante que captivante. Ce deuxième volume ne fait que confirmer l’intensité et l’indispensabilité de cette œuvre qui est un titre à part mais qui vaut le détour.