L'histoire :
La première histoire commence en 1897, dans le grand nord au pays des chercheurs d'or et des indiens. Deux hommes sont partis chasser dans l'épaisse forêt enneigée. C'est l'appât du gain qui les a mené ici mais ils se sont laissés surprendre par la difficulté à survivre dans cet environnement inhospitalier. Leurs vivres épuisés, ils sont partis à la chasse et se retrouvent bientôt en plein blizzard, synonyme de mort sans l'aide in-extremis d'un vieil indien Karnaato qui leur sauve la vie en les abritant chez lui. Rencontre choc pour Jack London et son comparse qui va bouleverser leur vision de la montagne... Vient ensuite une course poursuite entre un équipage de traîneau à chien qui joue les courriers express avec le machabé d'un lord qui rentre un peu tard au pays et une horde affamée de loups. Sur les six chiens et deux hommes, combien arriveront vivant à destination ? L'histoire continue au Japon des années 20 cette fois, dans un village de Matagi (chasseurs d'ours) où le vieux Gunpachi revoit une nouvelle fois en rêve son échec à sauver son fils Tokizô des griffes d'un ours dont il n'aura que l'oreille en guise de trophée. Trois années ont passées depuis cet accident et depuis Gunpachi n'est plus retourné en montagne. Il a pourtant une revanche à prendre avec cet ours errant, véritable roi de la montagne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait l'habilité de Taniguchi à se faire la voix de la nature et c'est au grand nord américain qu'il s'attaque cette fois et toujours avec le même brio. Il ne s'agit plus seulement d'une aventure humaine et de dépassement de soi comme dans le Sommet des Dieux, mais bien de survie pure et dure. Les deux premières aventures dont la première témoignent admirablement de la difficulté de la vie dans ces contrées sauvages. La première histoire met en scène Jack London himself mais donne le beau rôle à un natif dont le mysticisme primaire est parfaitement en accord avec ce qui l'entoure, contrairement aux avides chercheurs d'or dont l'attrait pour un caillou doré semble avoir plus de valeur que la vie elle-même. La seconde aventure laisse parler la voix du nord, sauvage et indomptable dans une course poursuite qui nous laisse pantois. Le troisième récit marque un retour au Japon mais n'est pas moins cruel pour les hommes aux prises un ours fourbe au possible qui m'en a donné des cauchemars. La suite des nouvelles est moins rude mais la sensibilité de Taniguchi y fait des merveilles tout autant que son dessin qui donne aux paysages hivernaux une réalité propre à nous faire vivre l'histoire bien au chaud, et en sécurité..