L'histoire :
Zhou Zhou Yu, six ans, vit seule avec sa mère. Elle est fan de dessins animés et comble ses journées en s’imaginant un monde dans lequel elle est une super héroïne. Sa mère s’inquiète de son sort, car elle arrive à l’âge de rentrer à l’école primaire, mais le quartier n’a pas d’école adaptée à ce genre de compensation psychologique. Il est temps pour Zhou de quitter son monde imaginaire et de rencontrer de nouveaux camarades. Sa mère travaille beaucoup et n’a pas vraiment le temps de s’occuper d’elle. Heureusement, elle peut compter sur son ami Benz Benz qui passe la voir à l’occasion. Le souci avec Benz, c’est qu’il pleure souvent, car son père le bat. Son père alcoolique s’en prend en effet souvent à lui depuis que sa mère est partie. Zhou l’écoute et le réconforte comme elle le peut. De temps en temps, Zhou accompagne sa mère au travail : elle soigne les gens à domicile. Ce jour-là, elle attend sa mère dehors, quand elle tombe sur An Chen, douze ans et beau garçon. Ils font tous deux connaissance chez lui et écrivent leurs noms sur un bout de papier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs chinois Bayue Chang'an (au scénario) et Golo Zhao (au dessin) racontent Le monde de Zhou Zhou Yu, petite fille chinoise de six ans qui vit seule avec sa mère. Ce récit plein d’humour « à la chinoise », formaté à la sauce manhua (manga chinois), dresse le portrait d’une fillette évoluant dans la société chinoise d’aujourd’hui. La problématique centrale focalise sur l’enfance monoparentale et la solitude quotidienne difficile à vivre pour une fillette. Malgré ce sujet a priori peu excitant, les auteurs mettent en avant les caractéristiques de cette fillette ainsi que son imagination débordante au travers de Geuli Geuli et Queuli Queuli. Elle développe ces amis imaginaires afin de trouver un équilibre dans son univers de fillette. Elle obtiendra aussi le réconfort au travers de l’amitié avec les garçons. Visuellement, Zhao utilise le code graphique des gros yeux, le vecteur pour faire passer l’émotion des personnages. Ce récit très ancré dans la société chinoise laisse parfois pantois quant au nom des personnages, difficiles à prononcer (et à retenir) pour un occidental. On découvre néanmoins les différences entre nos deux civilisations, un bon moyen pour voyager autrement au sein de la société chinoise. Cela étant, le fil conducteur du récit reste universel, à savoir le mal-être infantile lié au manque parental et la façon de le palier.