L'histoire :
Cela fait maintenant un certain temps que Sun correspond avec Eric, photographe américain travaillant en Palestine, au sujet d’un jeune artiste mystérieux qui réalise des peintures urbaines et les publie sur un blog. Partant de Corée, Sun décide de retrouver la trace de ce peintre des temps modernes avec son ami Eric et arrive finalement à Naplouse, une ville qui sert de tampon entre Israël et la Palestine. En prenant un taxi la menant chez Eric, elle voit un jeune homme en train de tagger sur le mur dit de la honte mais la coréenne ne fait pas le rapprochement avec l’artiste palestinien qu’elle est venue découvrir. Ce jeune homme s’appelle Nasser et a franchi le mur afin d’en illustrer sa vision personnelle. Des militaires israéliens vont pourtant s’en rendre compte et vont alors tirer à vue sur lui, forçant le jeune palestinien a prendre la fuite et à repasser au dessus du mur. A son arrivée, Sun découvre que les manifestations à l’encontre du mur sont nombreuses, de nombreux habitants de Naplouse devant même passer par un poste de contrôle pour ne serait-ce qu’aller travailler juste à côté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Naplouse est une série constituée de deux tomes et réalisée par Kim Bo-hyun, jeune auteur dont c’est la première oeuvre. Pour un début, celle-ci n’a pas choisi un sujet très simple, le cœur de l’histoire n’étant autre que le conflit israélo-palestinien. L’histoire s’avère très documentée, et les décors sont réalistes et adaptés de photos issues de nombreux recueils. Ce sujet est évidemment à haute teneur politique et l’orientation du récit penche très largement en faveur de la Palestine, au sens large évidemment et non pas dans l’idée militaire que l’on pourrait se faire. Les coutumes et les traditions arabes ne tombent jamais dans le larmoyant et l’histoire d’amour impossible entre Nasser et sa professeur Hanadine reste émouvante. Kim Bo-hyun essaie également de nous faire comprendre comment la pression permanente exercée sur la population peut faire pencher les plus faibles psychologiquement dans le terrorisme et le réussit pour le moment plutôt bien. Les dessins que la manhwaga nous propose sont d’une qualité assez variable, passant du très bon (les visages en général) au moyen (les scènes de foule sont trop sombres). Ce premier tome est un drame étonnant qu’il vous est recommandé de lire avant de vous faire votre propre avis sur la question.