L'histoire :
Dans la banlieue de Tokyo, un couple de trentenaires coule des jours heureux en compagnie d’un chien, Tam. A 14 ans, Tam commence à se faire vieux. Il peine à marcher, titube parfois, il n’a plus la force de lever la patte pour uriner et en vient à se pisser dessus. Pour ses dernières semaines de vie, ses maîtres lui portent une attention de chaque instant. Aucune promenade n’est annulée en raison de ses difficultés à se mouvoir. « La première raison de vivre d’un chien, c’est de courir »…
Quelques mois après la mort de Tam, voilà qu’on leur propose une chatte persane de 1 an, Boro. Au début réticents, ils finissent par l’adopter, elle et… les 3 petits chatons auxquels elle met rapidement bat. Cependant, 4 chats à la maison, ça fait beaucoup. Ils décident donc de donner un des bébés à une petite fille. Mais devant la détresse de Boro suite à cette trahison, ils décident de garder les 2 autres…
Leur nièce, Aki Chan, leur rend une visite imprévue. Et pour cause, elle a fugué. Ils sentent que la jeune fille a besoin de faire le point, notamment en raison du nouveau petit ami de sa mère, qui s’impose à la place de ce père qui lui manque tant. Ils l’aident alors au mieux dans cette réflexion qu’elle doit mener sur elle-même.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la collection écritures qui avait vu paraître l’excellent Quartier lointain (Alph’art du meilleur scénario en 2003), Casterman publie aujourd’hui ce recueil de 5 histoires signées du même Jirô Taniguchi, et publiées en 1991 et 1992 au Japon aux éditions Big Comic. Sur les 4 premières histoires, nous suivons le quotidien d’un couple de japonais (dont nous ne connaîtrons jamais les noms). Sur la première, ils possèdent un chien, sur la 2e et la 3e, un chat, et sur la 4e, ils reçoivent la visite de leur nièce. Voilà un scénario parrainé par 30 millions d’amis qui déchire sa race, pensez-vous ! C’est sans connaître l’incroyable talent de Taniguchi pour transformer une chronique de la vie ordinaire en histoire bouleversante. A l’aide de petits détails et d’un sens formidable de la narration, l’auteur nous touche au plus profond de notre nature. Ses récits émouvants nous parlent et nous abandonnent emplis d’une forme de mélancolie. Il est même difficile de retenir ses larmes sur la conclusion tragique et pourtant imparable du premier récit. La relation de ce couple avec les animaux témoigne d’un profond respect pour la vie. De même, la nature est au centre de la dernière histoire, qui se rapproche du Sommet des dieux (du même auteur). Un homme retourne affronter les cimes de l’Annapurna, 10 ans après que son dernier échec ait coûté la vie à un ami. On se demande juste quel rapport il y a entre ces deux univers, ici rassemblés. Simplement, un couple aime les animaux et un homme trouve un sens à la vie dans un rapport extrême avec la nature. Ainsi sont les rêves des hommes.
