L'histoire :
Toujours interrogé par la police, Toshi continue de retracer le chemin parcouru aux côtés de Mon, racontant maintenant comment ils ont volé huit dizaines d’extincteurs dans le but d’en faire des bombes : achat du plastic, viols, préparation des bombes, questions existentielles de Toshi, tabassage d’un flic… L’histoire continue et les policiers commencent à perdre patience. Pourtant, Toshi ne leur dit toujours pas où il a disséminé les fameux extincteurs trafiqués. L’un des policiers lui révèle alors que Maria, la fille avec qui il chattait à l’époque, était en fait Taeko, sa collègue du bureau de poste où il travaillait, mais Toshi refuse de le croire. Il repense alors à leurs échanges et commence à réfléchir à ce qu’il a fait depuis. Alors qu’il recommence à penser comme une personne « normale », sa prise de conscience est interrompue par le bruit d’une explosion, bientôt suivie d’une seconde, puis d’une troisième… Presque simultanément, en soixante-huit points différents de Tokyo, les extincteurs préparés par Toshi explosent alors, semant la mort dans toute la capitale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une montée en puissance graduelle tout au long de la série, ce tome en présente finalement le paroxysme et ce dernier est à la hauteur des ambitions déclarées. Les actes terroristes de Toshi ne sont que la première marche d’un escalier de la violence que les pages des présents chapitres gravissent une à une. Car, étrangement, les actes terroristes de Toshi, exercés sous l’influence du « message » de Mon vont déclencher une sorte de « prise de conscience » et de remise en cause de la société par des individus du monde entier. Malheureusement, cette partie est un peu présentée de manière superficielle et n’approfondit pas assez les raisons de cette vague mondiale. En parallèle, Higumadon continue de grossir jusqu’à provoquer l’évacuation du pays entier, et le nucléaire devient la seule option restante pour enrayer le processus ; autant dire que l’humanité joue désormais avec le feu atomique… L’auteur retrace également la vie entière de Mon, depuis sa naissance non désirée jusqu’au jour où l’enfant sauvage qu’il était a définitivement sombré dans la folie, et conclut sa série d’une manière à la fois apocalyptique et en présentant une version originale d’une nouvelle genèse. Le trait, réaliste, sombre, fourni, se révèle surtout dans la violence, l’auteur donnant le meilleur de lui-même dans les scènes les plus choc. Les planches sont pleines et fatigantes à lire à la longue, mais la tension de ce tome palie à ce défaut. Les autres sont habituels à la série avec des têtes de personnages ou des poses parfois un peu étranges et un sur-tramage. Destruction et re-création, Omega puis Alpha, la fin choque et retourne les tripes, cette série étant définitivement à destiner à un public adulte et sain d’esprit.