L'histoire :
Yôsuke Mikura est un écrivain et ses œuvres sont des best-sellers. Considéré comme un esthète raffiné, l’homme est l’objet de la convoitise des femmes, mais aucune ne trouve grâce à ses yeux. Un jour, il recueille une jeune femme ivre et alcoolique, Barbara, à la gare de Shinjuku. Il l’amène à l’infirmerie de la gare avant de la ramener chez lui. Barbara se montre oisive et sale, et ne semble pas reconnaissante envers Mikura. Aujourd’hui, après une séance de dédicaces, et il se rend dans un grand magasin. Son regard est attiré par une charmante et élégante vendeuse de vêtements. Il prétexte l’achat d’un pantalon pour l’aborder. A son retour, il n’a pas de paquet et, quand il appelle le magasin, on lui dit qu’il n’y a pas de vendeuse. Mikura est perplexe et retourne le lendemain en boutique. Barbara le file et réalise que l’homme est dans un rayon vide. Barbara lui fait une scène et le force à ouvrir les yeux : son amour est un mannequin ! Bien que Barbara soit encombrante et très jalouse, Mikura ne parvient pas à se débarrasser de celle qui pourrait bien être sa muse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Barbara : femme mystérieuse aux mauvaises manières ou bien véritable muse capable de modifier la réalité selon son ses désirs ? La réponse est relativement évidente quand Osamu Tezuka nous confie s’être inspiré de l’opéra (Les contes de Hoffmann et que le personnage de Barbara est n’en fait rien de moins que l’Art. Pour autant, on ne suit pas Barbara elle-même et le récit place en personnage principal un auteur à succès qui a besoin de la jeune femme autant qu’il la méprise. Tel Barbara, le scénario revêt plusieurs formes : chronique sociale, histoire d’amour, fantastique... L’histoire est inspirante et insaisissable, le mangaka brouille les pistes dans son intrigue qui jongle entre folie et fiction, en prenant un malin plaisir à semer le trouble pour nous faire douter. C’est un exercice périlleux mais rudement maîtrisé, et on n’en perd pas une miette. Les dessins du Dieu du manga sont une fois de plus à ranger dans la catégorie de ses œuvres « adultes » et ne manquent pas de dynamisme. L’édition « prestige » est quant à elle soignée, mais, petit problème de fabrication, on s’étonne des pages blanches entres les clés de lecture et la page de fin de ces dernières. Toutefois, l’ouvrage en lui-même est épais et bien fait. Une bonne réédition de qualité !