L'histoire :
Il fait déjà nuit lorsque le seigneur Daïgo arrive sous une pluie battante au pavillon des enfers. L’homme est conduit dans une pièce où sont réunis 48 statues de démons. Seul, le seigneur les prie pour obtenir du pouvoir et se dit prêt à sacrifier son enfant sur le point de naître s’il le faut. Les démons acceptent le marché, ils prendront chacun un morceau de l’enfant. Deux jours plus tard, le fils du seigneur Daïgo naît : dépourvu de bras et de jambes, d’yeux, d’oreilles et de nez, le bébé n’est qu’un amas de chair. Le seigneur Daïgo force alors sa femme à l’abandonner car l’enfant ne semble pas viable et, dans le cas contraire, serait un boulet... Des années plus tard, Hyakkimaru est un vagabond sourd et aveugle, mais qui parvient à voir et entendre grâce à des facultés spéciales. Il sait manipuler le sabre et se défait des brigands sans problème. Un jour, il se prend de sympathie pour un jeune voleur, Dororo...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est au tour de Dororo de connaître une édition prestige avec un format plus grand, une couverture épaisse et rigide, ainsi qu’une galerie d’illustrations (dont certaines en couleurs) à la fin du volume. Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’œuvre, on suit le chemin de deux êtres blessés qui survivent coûte que coûte : Hyakkimaru dont des parties du corps ont été sacrifiées à des démons et bien sûr Dororo, un jeune voleur qui a subi une enfance très éprouvante. Sur fond de famine et de guerre, l’aventure de ce duo improbable nous entraîne dans un Japon où les démons sont redoutables et cruels, tout comme les humains d’ailleurs... Tragique sans tomber dans le misérabilisme, impitoyable, riche en tension et avec un côté folklorique, le scénario ne manque pas d’atouts pour rendre cette épopée fascinante et hypnotique. Quant aux dessins, ceux-ci bénéficient d’une mise en scène très soignée et dynamique, le trait du Dieu du manga est toujours aussi efficace. Une œuvre assurément à découvrir !