L'histoire :
Le 21 juin 1786, à 10h du matin. Charles-Henri et Marie-Josèphe vont asséner ensemble son châtiment à Jeanne de Valois, alias Madame de la Motte : ils vont d’abord lui administrer 12 coups de verge dans le dos avant de la marquer au fer rouge sur les deux épaules. Seulement, il faut d’abord conduire la condamnée sur l’estrade et la jeune femme, en plus de continuer à clamer son innocence, se débat comme une diablesse. Marie-Josèphe doit intervenir en personne pour la neutraliser. Une fois en place, Jeanne de Valois est à moitié dénudée pour que sa peau soit apparente pour subir son châtiment. Après les douze coups de verge, la condamnée a le droit de boire un petit peu, pour reprendre des forces et subir la suite. Personne ne sait que Charles-Henri et Marie-Josèphe comptent en profiter pour la tuer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Monstrueusement beau et hypnotique ! Voilà comment on pourrait décrire de sixième opus qui nous offre deux spectacles particulièrement difficiles. Il y a d’abord le supplice enduré par Jeanne de Valois : bien que personnage détestable, la jeune femme subit un calvaire qui fait mal aux yeux, le réalisme des graphismes rendant sa torture d’autant plus douloureuse et cruelle. C’est également l’occasion de voir Charles-Henri et Marie-Josèphe agir ensemble et franchir des limites capitales : une grosse étape est franchie pour les deux bourreaux et c’est toute leur vie qui va basculer. Puis, l’histoire se déplace totalement ailleurs pour nous montrer comment un homme va tuer son père qui a imposé une ceinture de chasteté à l’élue de son cœur : la « pose » de la ceinture est elle aussi difficilement supportable de par son réalisme et son impact visuel. La légère censure ne nous empêche pas de comprendre ce qu’il se passe et il faut avoir le cœur bien accroché. Pour autant, malgré ces épisodes sanglants et éprouvants, on ne tombe pas dans quelque chose de graveleux, gore ou gratuit. C’est en effet une façon de décrire des tortures qui ont existé, de dénoncer les dérives du pouvoir et de nous marquer. C’est une réussite, on est subjugué et on ne peut détacher le regard des pages. Bravo !
