L'histoire :
1936. Les Jeux Olympiques se déroulent en Allemagne. Son dirigeant, le chancelier Adolf Hitler, compte en profiter pour montrer la puissance de son régime. Sohei Togué, un journaliste japonais, est sur place pour couvrir les exploits sportifs. Il en profite également pour organiser une rencontre avec son frère Isao. Le jour du rendez-vous, Sohei arrive en retard. Il pénètre dans l’appartement mais ce dernier n’y est pas. L’appartement a été retourné et le corps sans vie d’Isao se situe dans un arbre. Sohei appelle au secours, en vain. Quand la police arrive, elle emmène le corps et invite Sohei à prendre un taxi pour se rendre au commissariat. Une fois sur place, Sohei apprend qu’il n’y a aucune trace de son frère. Confus, il se rend dans les autres postes de police pour un même résultat : aucun Isao. Dépité, Sohei retourne à l’appartement d’Isao. Il tombe sur une famille qui prétend y vivre depuis plusieurs années...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Faisant partie des dernières séries écrites par Osamu Tezuka, L’histoire des 3 Adolf fait partie des œuvres les plus noires de l’auteur. Se déroulant à une époque que le dieu du manga a connu adolescent, le récit nous invite à suivre trois personnages : le journaliste Sohei Togué dont le frère a été assassiné, et deux amis d’enfance prénommés Adolf qui vont être éloignés et divisés à cause de la religion. Mais, attendez, le compte n’est pas bon ?! Le troisième Adolf auquel fait référence le titre n’est autre que le dictateur Hitler, un personnage qu’on observe d’un peu plus loin mais à cause de qui la situation dans le monde est devenue terrible. Des personnages aux destins brisés, des tragédies familiales, de la paranoïa, de l’espionnage, un environnement dangereux et un contexte historique : c’est tout cela qui compose cette saga ! Les éléments s’imbriquent parfaitement pour former un scénario terriblement violent, noir, triste et prenant. La tension s’installe dès le premier chapitre et ne fait qu’aller crescendo au fil des pages, et l’histoire ne fait que rendre les ténèbres plus sombres. Le dieu du manga dénonce bien évidemment les horreurs du nazisme mais c’est surtout toute la folie d’une époque qu’il nous raconte et son réalisme fait froid dans le dos. Les dessins, bien que classiques, font tout à fait honneur au scénario qui ne perd pas du tout en efficacité, au contraire. Quant au côté « prestige » de l’édition, le grand format et la couverture rigide en font un livre de qualité. On note en plus le format double et une exégèse vient compléter l’ouvrage pour avoir encore plus d’informations. Voilà donc un véritable récit passionnant et terrifiant qui doit absolument meubler vos bibliothèques !