L'histoire :
Il y a des milliers d’années, les Brahmanes instituèrent le système des castes en Inde : la société fut ainsi hiérarchisée et ceux se retrouvant tout en bas de la chaîne, les parias, n’étaient même plus considérés comme des humains. Avec le temps, le peuple ne supportait plus la discrimination mais le pouvoir des Brahmanes restait intact malgré tout. Le vénérable Asita, un vieux moine, était éminemment respecté. Toutefois, il ne comprenait pas la légende selon laquelle un lapin sacrifia sa vie pour sauver un vieil homme et ne pouvait expliquer à ses disciples la raison de ce geste. Cependant, Asita en était certain : un homme amené à devenir l’égal des divinités le pourrait car il serait doté de capacités extraordinaires. Il confia à son disciple Naradatta le soin de rechercher cette personne et celui-ci se mit aussitôt en route. C’est au bout d’une longue marche qu’il arriva dans un village où il apprit qu’un dénommé Tatta faisait preuve de capacités spéciales. Naradatta fût ravi mais perplexe car le dénommé Tatta était un enfant paria...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les œuvres d’Osamu Tezuka sont tellement nombreuses qu’il est parfois difficile de citer les plus emblématiques. Toutefois, La vie de Bouddha est incontestablement l’un de ses chefs d’œuvre. Le titre est suffisamment explicite sur son contenu mais celui-ci ne se contente pas uniquement de nous raconter qui est Bouddha. Non, on commence d’ailleurs par l’histoire de l’Inde, son organisation sous forme de castes et ses luttes de pouvoir. Mais c’est aussi le moyen de décrire le destin de plusieurs personnages qui sont révoltés contre leur condition et ont une façon particulière de considérer hommes, animaux et nature. C’est évidemment l’histoire d’une légende à l’origine du bouddhisme, mais c’est aussi une fantastique épopée faite de guerres, de destins tragiques, de trahisons et de familles. Le Dieu du manga n’a pas son pareil pour raconter une telle saga mythique sans chercher à convertir ni juger pour autant. Le mangaka maîtrise bien sûr son sujet, c’est indéniable et il nous embarque pleinement dans cette aventure sans nous ennuyer mais, au contraire, en nous apprenant des choses de manière fluide et de façon à ce que tout le monde puisse s’imprégner des leçons données. Graphiquement, le mangaka se lâche dans la mise en scène, propose des planches dynamiques et des décors très riches, des personnages très charismatiques et facilement identifiables. De plus, le côté dénudé des personnages n’est jamais racoleur ni choquant. Il n’y a pas à dire, cette œuvre est passionnante de bout en bout !