L'histoire :
A quatre heures du matin, un homme avec une mallette attend sur le bord d’une route. Il échappe à la surveillance de la police et embarque à bord d’une voiture. A l’intérieur se trouve le ravisseur de son fils. Le brigand l’emmène au bord de la côte et lui fait prendre un canot pour rejoindre une grotte. Là, l’homme découvre que son fils est mort et rentre dans une colère noire. Il attaque le ravisseur mais ce dernier ne se laisse pas faire et le descend. Après cela, le ravisseur se rend à l’église pour confesser ses nouveaux crimes au Père Garai. Celui-ci est furieux d’apprendre qu’un nouveau forfait a été commis. Toutefois, il laisse l’homme se travestir en bonne sœur et repartir. Il refuse ensuite de dire à la police le contenu des confessions du ravisseur. En fait, le Père Garai connaît bien le ravisseur : ils se sont connus dans l’enfance et entretiennent une relation charnelle. Leur destin a basculé lorsqu’ils ont été exposés au gaz toxique MW...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut bien reconnaître que MW n’est pas l’œuvre la plus connue d’Osamu Tezuka. Toutefois, cette édition prestige est l’occasion parfaite de s’y mettre car elle vaut largement le détour. Sous la forme d’un thriller, elle nous montre comment deux hommes contaminés par un gaz toxique (le MW donc) prennent des chemins radicalement opposés : l’un devient prêtre, l’autre devient un tueur sans pitié. Pourtant, leurs vies sont liées, ils sont unis dans tous les sens du terme et se livrent à une lutte teintée d’amour. Mais cela va bien au-delà : c’est à la fois un récit contre l’utilisation des armes chimiques, une dénonciation des complots politiques, un plaidoyer pour la tolérance de l’homosexualité... D’ailleurs, la couverture exprime tout cela avec son X : la croix de la religion, les affres sexuelles, le danger, et la toxicité. C’est un scénario assez complexe, mais extrêmement bien mis en scène où tout est imprévisible, impitoyable, cruel et mature. L’histoire est d’autant plus palpitante qu’elle semble totalement crédible et qu’elle est effroyable. La tension est là tout du long, à chaque page, dans chaque dialogue et on ne peut en décrocher tant le rendu est excellent. Graphiquement aussi, Osamu Tezuka a évidemment opté pour son style adulte et on n’a rien à dire, à part que le talent du mangaka est d’une efficacité redoutable. Bref, une pépite à lire de toute urgence !