L'histoire :
Mai 1753, Paris. Les parisiens se sont réunis devant l’hôtel de ville pour entendre une annonce officielle de la part du roi : s’ils ne comprennent pas tout ce qui leur est dit, ils réalisent bien que leurs impôts vont une fois de plus augmenter et que la vie va donc être plus dure encore. Les protestations se font entendre mais, rapidement, un silence s’installe pour laisser passer deux hommes. Il s’agit de celui qu’on appelle « Monsieur de Paris », c’est-dire le bourreau Charles-Jean-Baptiste Sanson, accompagné de son fils de 14 ans, Charles-Henri. L’homme est venu demander au prévôt une lettre de recommandation pour envoyer son fils dans un établissement particulier. En fait, étant le fils d’un bourreau destiné à suivre les traces de son père, Charles-Henri a du mal à s’intégrer. Ce jour-là, il est encore difficile d’imaginer que le timide adolescent deviendra un terrible bourreau avec plus de 3000 têtes coupées à son actif...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après des titres comme Nés pour cogner ou Ascension, Shin’ichi Sakamoto revient avec un autre titre violent mais totalement différent. Ici, il n’est pas question de sport ou de dépassement de soi, mais de la vie de Charles-Henri Sanson, le bourreau du 18ème siècle qui a notamment tranché la tête de Louis XIV, Danton et Robespierre. Très documenté et aidé de nombreux référents en la matière, Shin’ichi Sakamoto nous livre un portrait plus vrai que nature. Si la violence, et surtout la torture, sont au centre du récit, le mangaka nous propose avant de tout de voir comment Charles-Henri est passé du stade de timide adolescent à celui de bourreau très (trop ?) productif. En parallèle, on (re)découvre l’histoire de France et les jeux de pouvoir chez les nobles, ainsi que le rôle attribué aux bourreaux à l’époque. Le récit est mené d’une main de maître, l’ambiance de l’époque est parfaitement retranscrite, les moments d’intensité nous tiennent en haleine... Un scenario très bien conçu et bien exploité donc, que les graphismes transcendent. Le trait est d’un réalisme saisissant, aussi bien en ce qui concerne les personnages, leurs tenues, ou les décors : c’est bien simple, on a l’impression de voir des tableaux tellement les dessins sont superbement réalisés. Du grand art !
