L'histoire :
Le 14 mai 1610, n’écoutant pas les recommandations d’une voyante, le roi Henri IV sortit du palais du Louvre et fut assassiné par François Ravaillac, un fanatique catholique qui lui assena trois coups de couteaux. Ravaillac fut exécuté pour son régicide : il fut tenaillé, des liquides brûlants (huile, souffre, poix) furent versés sur ses plaies, et on l’écartela avant de le couper en morceaux et de brûler ses membres. Aujourd’hui, cela fait 150 ans que l’écartèlement n’a pas été employé pour tuer un condamné à mort. Charles-Henri va devoir s’accomplir de cette tâche sur Robert-François Damiens, coupable de crime de lèse-majesté. Seulement, il ne doit pas juste reproduire le châtiment qui fut réservé à Ravaillac. Il doit faire encore pire pour dissuader toute personne d’agir à l’encontre du roi et faire honneur au rang de sa famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’exécution de Robert-François Damiens est au centre de ce volume qui s’avère particulièrement violent et cruel. Celui qui a attenté à la vie du roi doit bien évidemment être puni mais il s’agit avant tout de faire un exemple : sa peine doit être exemplaire, à base de torture avant écartèlement. Le programme des réjouissances est donc très éprouvant car le tortionnaire de Paris (dont l’étoile sur la joue le fait ressembler à un membre de Kiss !) n’est pas du tout récalcitrant à accomplir son travail, bien au contraire, et la cruauté des sévices qu’il inflige donne froid dans le dos. De plus, cette exécution revêt une importance de taille pour les Sanson : Charles-Henri doit s’illustrer dans cet acte qui se veut historique et assoir ainsi la position de sa famille, son oncle voulant secrètement lui dérober son rôle et sa notoriété. Enfin, c’est l’occasion d’en apprendre plus sur la vie parisienne de l’époque et des complots, sans oublier l’influence de Marguerite Sanson sur les affaires de la ville et sur sa famille. Les graphismes, toujours aussi bluffants de réalisme, continuent d’être saisissants et de nous transporter dans l’époque décrite. Le Paris du 18ème siècle s’anime sous nos yeux, les scènes de torture subjuguent et terrifient à la fois, les gros plans sur les visages sont plus qu’efficace... Du grand art !