L'histoire :
Après avoir déjà subi une torture publique, Damiens se retrouve au sol, les quatre membres reliés par des cordes à des chevaux. Tandis que son oncle annonce que l’écartèlement va commencer, Charles-Henri inspecte le corps plus que meurtri de Damiens. Le jeune homme s’impose contre son oncle pour défaire les cordes : elles ne sont pas placées au bon endroit et empêcheront la dislocation et la mort rapides. Une fois les cordes refaites, le spectacle macabre peut enfin commencer. Le peuple parisien venu assister à l’évènement retient son souffle et attend avec impatience que Damiens vole en éclat. Les chevaux s’élancent, enfin, et Damiens hurle lorsque ses clavicules se luxent. Toutefois, il reste entier et les chevaux s’essoufflent. Charles-Henri apprend alors que son oncle a volontairement choisi des animaux fatigués pour faire durer le plaisir. Le calvaire de Damiens n’est pas prêt de se terminer et le spectacle risque bien d’être aussi gâché que sinistre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le châtiment de Damiens était déjà terrifiant dans le volume précédent mais l’horreur franchit un cap supplémentaire ici. Il faut que l’écartèlement en soi est déjà franchement ignoble mais c’est encore pire ici puisque l’oncle de Charles-Henri s’est arrangé pour faire durer le supplice, ce qui engendre un spectacle macabre long, très long, et qui joue avec les nerfs. Les souffrances de Damiens sont épouvantables et nous sont bien communiquées : même si on ne peut (heureusement !) pas vraiment imaginer une telle douleur, on est choqué par les images qui nous sont proposées. Pourtant, les graphismes sont tellement beaux et réalistes qu’on ne parvient pas à décrocher le regard un seul instant. Seule petite ombre au tableau : les délires d’angelots qui sont certes de jolies métaphores mais un peu trop sages par rapport à l’action. Puis, dans le dernier tiers, la petite sœur de Charles-Henri, Marie-Josèphe, subit elle aussi une torture très glauques mais se rebelle de manière très sauvage : là aussi la lecture est intense et prenante. Ajoutez à cela un petit documentaire sur les Sanson et les exécutions pour vous cultiver un petit peu et vous obtenez un quatrième volume horriblement captivant.