L'histoire :
Le 4 juin 2009, les journalistes se bousculent devant la prison de Chiba pour filmer la sortie de Sugaya en tant qu’homme libre, après 17 ans d’incarcération à tort. A peine a-t-il passé la porte que celui-ci est accueilli par Shimizu, un journaliste, qu’il remercie avant que ce dernier ne l’emmène à une conférence de presse. En fait, si Shimizu ne s’était pas penché sur son cas il y a deux ans, Sugaya purgerait encore une peine de perpétuité pour le meurtre d’une fillette. A l’époque, le chef de l’équipe de presse du Nippon Television Network Corporation avait voulu créer un projet : chaque équipe de journalistes devait investiguer sur un sujet particulier et diffuser les avancées de son affaire mensuellement pour une émission spéciale en fin d’année retraçant les sujets traités. Shimizu s’était intéressé à la mort d’une petite fille plusieurs années auparavant. En creusant un peu, il se rendit compte que plusieurs cas similaires avaient eu lieu dans un rayon de 10 kilomètres. Le périmètre s’étendant sur la frontière de deux départements, la police n’avait jamais fait de lien mais Shimizu en avait l’intime conviction : les meurtres avaient le même auteur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tiré d’une histoire vraie, ce manga nous montre comment une équipe de journalistes a permis à un homme condamné à tort à la réclusion à perpétuité de sortir de prison après 17 ans d’incarcération. S’ouvrant d’abord sur le moment où Sugaya retrouve la liberté, le récit remonte ensuite deux ans avant cela lorsque l’équipe de journalistes dirigée par Shimizu va enquêter sur plusieurs affaires de meurtres, à la fois pour prouver qu’il y a un tueur en série et également pour démontrer que Sugaya a été victime d’une énorme négligence. On suit donc tout le reportage de l’équipe, qui va bien vite s’articuler autour de Sugaya car il faut d’abord prouver son innocence avant tout. Ainsi, c’est un récit policier intéressant mais également édifiant qui nous est livré : la recherche d’indices est prenante et les erreurs commises à l’époque font froid dans le dos tout en dénonçant des erreurs du système judiciaire. Certains passages sont d’ailleurs stupéfiants et, si on ne savait pas qu’il s’agit d’une histoire vraie, on aurait même du mal à y croire. Le scénario puise beaucoup dans les moments clés de l’affaire et, de fait, on notera tout de même un petit bémol : l’équipe de journalistes n’a pas l’air d’avoir plus de difficultés que cela à récolter des informations, et la durée de l’enquête (plus d’un an tout de même) ne se fait pas sentir. Bien que ces détails ne soient pas forcément importants, cela aurait pu permettre de dégager encore un peu plus de suspense. Pour nous retranscrire cette histoire, le dessinateur nous propose un trait réaliste qui renforce l’immersion. Les personnages sont expressifs à souhait, le tramage est varié, les décors sont très détaillés (avec des utilisations de photos dans certains cas) : la qualité est donc au rendez-vous et ne gâche en rien la lecture. En tous cas, ce témoignage est aussi terrible que palpitant et la fin nous laisse sur un message inquiétant : l’horreur continue puisque l’assassin court toujours !