L'histoire :
Ce manga retrace l'histoire de l'épreuve du Tôshiya. Celle-ci apparu au Japon au début du XVIIème siècle, lorsque un samouraï réussi l'exploit de tirer une cinquantaine de flèches à travers la galerie d'un temple. Toute la difficulté de l'épreuve consistait à ajuster son tir pour qu'il ne touche pas l'auvent ni le sol de la galerie longue de plus de 120 mètres. Très vite, le Tôshiya devient une mode. L'épreuve devient une compétition entre les seigneurs de fief, voyant les triomphes des clans adverses comme autant d'affronts à leur honneur. Du coup, les participants à l'épreuve ne peuvent accepter la défaite, ce serait perdre la face. L'échec au Tôshiya est alors accompagné du suicide rituel, le seppuku. L'histoire nous amènera à accompagner les mésaventures de Kanza, samouraï de basse classe propulsé dans le monde du Tôshiya suite à un malheureux accident. En l'accompagnant on découvre les coulisses d'une pratique extrême de la maîtrise du tir à l'arc, cet art connu sous le nom de Kyudo au Japon.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Honneur et persévérance. Ces deux valeurs, chères aux japonais, sont exposées dans ce manga dans un contexte extrême. Ce qui a le mérite de mettre à nu les situations absurdes auxquelles elles peuvent nous conduire. Si l'histoire de L'âme du Kyudo est celle d'hommes se surpassant avec bravoure, c'est aussi celle d'un combat cupide entre seigneurs médiévaux. Hiroshi Hirata réussi à retranscrire ces deux facettes du Tôshiya avec talent. Contrairement à Satsuma, ici il crée une ligne narrative forte qui accroche le lecteur jusqu'au dénouement de l'histoire. Ses dessins sont tout aussi réussis. Méticuleux, attentif au détail – exceptés les visages caricaturaux de quelques quidams – son style a la précision qui sied à l'art du Gekiga. L'âme du Kyudo, dans cette belle édition, constitue un excellent cadeau pour ceux qui s'intéressent à l'histoire ou à la culture japonaise.