L'histoire :
Un jour, sur le Mont des Fruits et des Fleurs, le roc se brisa pour donner naissance à un singe de pierre. Celui-ci est couvert d'un pelage doré qui à sa naissance brillait à en inquiéter les dieux. En effet, ils n'appréciaient guère que quelque chose sur Terre puisse avoir plus d'éclat qu'eux. Et ils avaient bien raison de s'en inquiéter, puisque si le petit singe au départ errait sans but, son destin ne tarda pas à le rattraper et à lui donner des ambitions démesurées. Fait roi par les singes du mont après la découverte d'un palace aquatique, fait mage par le maître de l'académie du Mont des Esprits qui le nomma Songoku, le singe de pierre autrefois inoffensif finira par défier les dieux. Cet affront sera lourd en conséquences pour Songoku : Bouddha va emprisonner l'impertinent sous un immense bloc de pierre où il sera condamné à attendre la venue d'un bonze 500 ans plus tard qui deviendra son maître et le guidera vers la sagesse. Et c'est bien ce qui se passa. Sauf que le chemin de la sagesse est long pour Songoku qui fera voir de toutes les couleurs au bonze et aux amis qu'ils croiseront dans leur voyage vers l'occident...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La légende de Songoku conte une adaptation à la sauce Tezuka d'une saga extrêmement populaire en Asie : Le Voyage vers l'Ouest. Celle-ci fait partie des 4 oeuvres de fiction majeures de la littérature classique chinoise et appartient là-bas au paysage culturel à la manière des épopées grecques chez nous. Il s'agit donc de la mise en scène d'une histoire que tout le monde connaît au Japon, mais pas en France. Ce détail n'est pas anodin, car Tezuka donne libre cours à son imagination et du coup c'est difficile de savoir ce qui fait partie de la saga originale ou non. Anachronismes et références hors contexte fusent de toutes parts. Les puristes risquent donc d'être déçus et nous leur conseillerons plutôt de s'orienter vers Le Voyage en Occident qui offre une version plus fidèle et mature de la saga. Par contre, la version de Tezuka est beaucoup plus accessible et devrait plaire plus facilement aux plus jeunes. Les traits du manga-ka de génie sont ici toujours aussi amusants que ronds, avec un Songoku très attachant dont le visage déborde de malice. Les décors sont certes un peu vides, le style a vieilli mais c'est tout de même une oeuvre qui a plus de 50 ans ! Disons pour conclure que cette série à 4 tomes présente une bonne entrée en matière sur cette saga chinoise que les plus curieux pourront compléter par d'autres lectures.
