L'histoire :
Une jeune fille nommée Eline est tranquillement en train de lire lorsqu'un bruit se fait entendre non loin de là. Elle remarque un jeune garçon qui fonce avec son skead, une sorte de vélo planant, sur les eaux en contrebas. Celle-ci est étonnée car ce type de véhicule n'est pas censé fonctionner sur l'eau ! Soudain, une explosion se produit et le pilote chute dans le lac. Sans attendre, Eline se rend sur le lieu du crash et porte secours au jeune garçon. Le voyant inconscient, elle le ramène chez lui. Alors qu'elle appelle les urgences, le pilote se réveille. Eline lui propose de prendre une douche, lui prête des vêtements et lui prépare un bon repas. Il s'appelle Loa et lui dit être à la recherche d'une sorte d'endroit secret. Devant l'heure tardive, le jeune garçon reste dormir chez Eline. Au petit matin, le père de celle-ci arrive. Il voit Loa sur le canapé et fait la morale à son enfant : le garçon doit quitter les lieux immédiatement. Eline n'a pas le temps de s'expliquer et demande donc à Loa de partir. Celui-ci s'exécute. Quelques secondes plus tard, le père d'Eline reçoit un appel : des hommes à lui sont à la recherche d’un garçon, et ce dernier vient juste de réapparaitre dans la zone résidentielle. Le père d’Eline comprend alors qu’il s’agit de Loa et qu’il vient de le laisser s’échapper...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis quelques années, les mangas réalisés par des auteurs français sont de plus en plus nombreux. Avec des séries à succès comme Dreamland, City Hall ou Radiant, les éditeurs sont à la recherche de la nouvelle sensation. Delcourt se lance dans la course avec Loa, un titre écrit et dessiné par Guillaume Stey. Ce jeune auteur a de quoi séduire plus d'un fan avec un style sous influences, pas encore toutes bien digérées mais malgré tout un minimum maîtrisées. On pense à Akira Toriyama dès la couverture mais aussi à Katsuhiro Otomo sur tous les visages des personnages, ou encore à Hiro Mashima dans les designs. Les décors sont très présents et bénéficient d'un soin indéniable, même si on regrettera quelques perspectives un peu justes et des problèmes de proportions des arrières plans par rapport aux personnages. Ces derniers ont des character designs variés mais, là encore, les proportions des visages et des corps sont régulièrement limites. Le découpage reste très classique, mais les angles de vue choisis sont souvent originaux. Par contre, les cadrages sont beaucoup trop souvent trop serrés de quelques millimètres, coupant ainsi par exemple le haut de la tête des protagonistes. Le visuel reste pourtant globalement attrayant et on s'embarque très vite dans l'aventure de Loa, un jeune homme cherchant des artefacts mystérieux. Le problème est qu'il est talonné par Duc, un adversaire retord et étonnamment puissant. Ce premier opus s'ouvre de la meilleure des façons et installe un univers digne d'intérêt. Pourtant, le récit patine un peu par moments. Guillaume Stey veut donner aux lecteurs tous les éléments de compréhension et du coup, il en donne peut-être un peu trop. Cela n'est en rien préjudiciable car, au final, nous avons là un premier album qui laisse une très bonne impression. Imparfait mais prometteur, Loa est un nouveau shônen à suivre, et il est français !
