L'histoire :
Ce premier tome des aventures d'Abe-no-Seimei comporte 3 parties : On le suit d'abord enfant, à son entrée en apprentissage chez le maître Yin-yang Kamo-no-Tadayuki. Parce qu'il lui permet d'échapper à la vengeance d'une entité maléfique particulièrement destructrice, ce dernier va faire de lui son disciple préféré et l'héritier de son savoir magique. Dans la deuxième partie, un exceptionnel luth Japonais, ancienne possession de l’empereur Daigo, a été volé au sein même du palais impérial. En promenade dans les quartiers périphériques de la capitale, le musicien de cour Minamoto-no-Hiromasa reconnaît un soir le son bien particulier de ce luth de fabrication étrangère. Il suit alors la musique jusqu'à parvenir à sa source, mais réalise bien vite que l'instrument est possédé. Il décide alors de faire appel à Abe-no-Seimei pour le récupérer. Enfin dans la dernière partie un moine zen, méditant au moyen de la copie de sutras bouddhistes, voit apparaître tous les soirs dans son temple une jeune femme sans bouche qui fuit à son approche. En enquêtant sur place sur les raisons de la présence de cet esprit, Seimei met en évidence le pouvoir des mots...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier volume de Onmyôji, constitue une fort bonne entrée en matière : On nous y présente l'époque Heian, les bases de croyances Yin-yang de l'Onmyôdo, selon lesquelles la réalité concrète du monde sensible n'a de sens qu'en relation avec le surnaturel, ainsi que les protagonistes principaux de la série. Les 3 chapitres sont d'une intelligence rare et ravissent par leur finesse et leur attention au détail. Ne seraient-ce les démons qui côtoient Abe-no-Seimei en permanence, on pourrait se croire dans une reconstitution historique. Au niveau des graphismes, les trames sont parfois un peu confuses, baveuses à l'impression papier – difficile de dire si cela est conforme à l'œuvre d'origine ou lié à un problème de conversion de format, par exemple. En revanche, les dessins sont très beaux : vifs, volontairement archaïsants par certains aspects, ils tirent sur l'estampe traditionnelle lors de certaines scènes et participent pleinement au récit par l'ambiance qui s'en dégage. Onmyôji, celui qui parle aux démons, est un manga fascinant et complexe. Il nécessite quelques effort intellectuels : Comprendre les notes de fin de volume et compléments historiques s'impose en effet pour en apprécier toute la subtilité.
