L'histoire :
Parmi les sept histoires, on trouve « Source céleste » : Hiro et sa soeur sont à la chasse aux papillons. Le jeune garçon se perd et se retrouve dans un marécage qu'il ne connaît pas. L'eau de ce marécage ressemble à s'y méprendre à du jus de pamplemousse. Trouvant cela étrange, il en collecte pour le montrer plus tard à sa soeur. Plus loin dans le marécage, il aperçoit une cabane. Un cri effroyable retentit. Sa grande soeur le retrouve finalement et le rassure. Ils rentrent chez leur grand-mère. Cette dernière a choisi ce jour pour leur conter une histoire transmise de génération en génération. L'histoire est celle d'une fille défigurée par un homme jaloux et qui retrouve sa beauté perdue en se baignant dans une source dont l'accès est formellement interdit par le village... Cette source est à la fois remède et poison. En effet, quelques jours plus tard, elle tombe malade et se transforme en un monstre hideux qui tue de nombreux villageois. Finalement, le monstre se fait enfermer dans une cabane au milieu des marécages. Ce récit va submerger Hiro de terreur, surtout lorsqu'il se rend compte que son aînée a bu l'eau du marécage qu'il avait rapportée. Le monstre qui sommeillait au fond du marécage va se réincarner, il en a le pressentiment. Le carnage dont le souvenir se transmet de génération en génération sous forme de conte se répétera-t-il ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
7 histoires fantastiques. L'imagination macabre de l'auteur ne laisse guère d'illusion quand à la chute de chacune d'elles : alors même qu'un personnage parvient à survivre, il n'en sortira pas indemne. On reste cependant captivé tant le thème de la réincarnation se décline de façon très variée, autant dans les chemins qu'elle emprunte (le suicide, la malédiction, les souvenirs, la vie ralentie sous contrôle médical, la création d'êtres vivants à la Frankenstein, etc.), que dans la manière dont elle est vécue par les personnages (subie dans le remord ou le chantage, vécue sans état d'âme, volontairement provoquée au détriment de l'entourage, etc.). Aussi, on appréciera toute la liberté d'interprétation offerte par le conte qui s'expose sans morale ni détour : On peut simplement se faire peur en se plongeant dans un histoire, ou bien en discuter longuement pour essayer d'y attacher un sens. Les dessins, dont la maîtrise ne semble pas exceptionnelle, participent néanmoins à l'ambiance générale de ce recueil : le noir et blanc à l'encre renforce le malaise... Les monstres, le sang et les personnages malfaisants sont particulièrement bien rendus. A ne pas laisser pour la prochaine vie !
