L'histoire :
Au Japon, vers le milieu du XVIIIème siècle, le fief de Satsuma croule sous la pauvreté. Les samouraïs de plus bas rang, les gôshi, ne mangent plus à leur faim. Leurs métiers d’appoint, principalement de l’artisanat, ne suffisent plus. Certains doivent aller jusqu’à aider les paysans en échange de quelques patates. Méprisés par les jôkashi, samouraïs du château, les gôshi se défoulent à leur tour sur le reste de la population. Malgré ces nombreux abus de pouvoir, la hiérarchie de samouraïs tient bon. L’école de sabre Nise, semble être un élément clef du maintient de l’ordre : Ses samouraïs doivent effectuer des exercices particulièrement adaptés à évacuer la frustration ressentie par les gôshi. C’est dans ce contexte difficile que nous suivrons les aventures de Sakon Shiba. Ce gôshi mène, avec quelques camarades, une vengeance envers les jôkashi, dont il ne supporte plus le mépris. Suite à cela, il se voit condamner à mort. Sakon réussira toutefois à regagner sa vie et sa liberté dans une chasse à l'homme deséquilibrée. Mais à quoi bon être libre dans ce fief de misère ? Alors que Sakon se questionne, un péril semble planer sur la région : Le shogunat a entrepris des grands travaux et compte sur Satsuma pour une main d’œuvre bon marché.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les lecteurs de mangas sont habitués à rencontrer des samouraïs, leur vie en période de paix et en dehors du champ de bataille reste pour la plupart un mystère. Satsuma nous permet de découvrir un peu plus sur cette face cachée de la vie de ces valeureux guerriers, qui mettent leur honneur avant tout. Ce regard nouveau est particulièrement acerbe sous la plume de Hiroshi Hirata. En effet, l’auteur nous présente les difficultés rencontrées par les maîtres d’arme lorsque leur art ne leur permet plus de subsister. Et cela est fait avec brio, en alternant le récit des aventures de Sakon et des explications sur la société et les coutumes dépeintes ici. Avec Satsuma, Hiroshi n’en est plus à son premier essai de gekiga, et cela se voit : L’univers regorge de détails, aussi bien sur le plan du récit que du dessin. L’œuvre est d’ailleurs très homogène, les graphismes sont tout simplement insignes ! Les scènes d’action bénéficient d’une clarté rarement atteinte dans les mangas. C’est à se demander pourquoi Hiroshi a douté autant de son talent de mangaka… Mais c’est peut-être pour cela même que ce manga est d’aussi bonne qualité. Satsuma est indispensable aux fans de Samouraïs et à tous ceux qui désirent découvrir un peu de l’histoire du Japon. Si au moins nos manuels d’histoire pouvaient être adaptés en gekiga…