L'histoire :
Tokyo. Sur les bordures du fleuve se trouve l’agence de détectives privés Ôkawabata, composée du patron au carnet d’adresses bien rempli d’indicateurs en tous genres, de l’enquêteur de terrain Takeshi Muraki, et de Megumi la secrétaire qui ne fait pas grand-chose sinon apporter un peu de fraîcheur. Point d’enquête sur des adultères ou d’autres banalités pour ces trois-là, ce qu’on leur demande est souvent un peu étrange, allant de la légende urbaine sur un concours de karaoké secret à retrouver un livreur sosie d’Elvis qui officiait dans les années 1960, en passant par découvrir s’il existe encore un love hotel avec une salle secrète pour voyeurs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Partant d’une idée sympathique (une agence de détective qui, si elle ne fait pas dans l’enquête extraordinaire, ne reçoit tout de même que des demandes un peu inhabituelles), Tokyo river’s edge ne réussit malheureusement pas à convaincre. Malgré quelques aspects intéressants (la découverte de certains pans culturels, et les échos d’un Tokyo du passé), on s’ennuie en effet un peu, entre des enquêtes la plupart du temps sans grand intérêt et un schéma de récit répétitif, que ce soit dans les grandes lignes ou dans les petites ficelles du métier d’enquêteur. Le casting se veut original mais les trois protagonistes principaux n’ont pas vraiment de charisme, et les demandes des clients, pour originales qu’elles soient, manquent de piquant (retrouver une ancienne strip-teaseuse, retrouver un ancien cuisinier, retrouver un ancien livreur qui ressemblait à Elvis, retrouver une ancienne magicienne de cabaret). Une ou deux tirent tout de même leur épingle du jeu (découvrir la vérité sur la légende urbaine du concours secret de karaoké, ou celle sur les chambres secrètes pour voyeurs dans les love hotel), mais ce n’est pas pour autant que leur développement passionne... Au dessin (et peut-être aussi au scénario, on ne sait pas trop, vu que les crédits indiquent également Yuhio Hijikata, mais le nom n’est repris ni en couverture ni en première page...), Akio Tanaka (Coq de combat) offre un travail carré, régulier et réaliste pour les personnages (qui ont tous une sale tronche) et pour les décors (la plupart du temps redessinés à partir de photos), ce qui accentue bien le côté réaliste des histoires. On regrettera un découpage ultra classique, pas vraiment dynamique (en même temps, les scénarios ne le sont pas non plus...), et quelques détails ratés (comme cet Elvis censé avoir autour de 70 ans et qui en fait 20 de moins alors qu’il est alcoolique). On notera aussi une coquille dans la traduction, lorsqu’un personnage parle d’un magicien qui devient peu après une magicienne. Un premier tome décevant donc, dont on n’attend pas particulièrement la suite...