L'histoire :
C'est le récit de la rencontre de 4 femmes, mues par la volonté d'un même homme qu'elles ont aimé. Trois d'entre elles ont reçu une lettre les invitant à son ancienne demeure, la 4ème est simplement une voisine. Elles vont se remémorer leurs aventures amoureuses et faire renaître pour d'éphémères instants un amour disparu. Telle était l'intention de cet homme, sa manière de dire au revoir à celles qu'il a aimé. Une rencontre qui donne à chacune une nouvelle force pour aller de l'avant. L'histoire suivante est celle de Yukari et Tôru : il veut la quitter, elle ne veut pas le perdre. Soudainement Tôru est transformé en pingouin ! Yukari s'en moque et le garde tel quel. Mais elle découvrira bien vite que garder un amour par la force n'a pour effet que de mieux le détruire. Le 3e récit est celui d'un autre couple au bord de la rupture dans lequel une troublante jeune fille va s'immiscer. Etrangement, les trois s'entendent immédiatement. Puis un jour la jeune fille disparaît brutalement. Ce n'est que bien plus tard qu'ils comprendront qui elle était vraiment...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dehors le shôjo, faites place au josei ! Que les fans de shôjo se rassurent, leurs mangas préférés ont encore de longs jours devant eux. Mais avec Vague à l'âme, on sent que les éditeurs commencent à expérimenter l'import d'autres genres de manga en France, et ça, ça fait toujours plaisir. Josei désigne les manga destinés aux femmes plus matures, Nana pouvant être considéré comme le chaînon liant ce genre au shôjo. Un Mari Okazaki de plus donc pour Delcourt, mais cette fois les thèmes abordés sont plus adultes. On est loin des jeunes filles bêtes et gentilles (mais au combien sympathiques) qui attendent leur prince. On parle de mort, thème très présent dans le recueil, sans pour autant tomber dans le lugubre. A ce titre, l'ordre des histoires est dommage, cela aurait été plus agréable de finir sur une note d'optimisme, ce que l'on trouve uniquement dans la première histoire. Les dessins sont très épurés, voire trop. Si cela va de paire avec les drames racontés, beaucoup de trames viennent barbouiller des traits pourtant fins et élégants. Regrettable car la physionomie des personnages est plutôt réaliste, chose rare dans le genre. Au final on obtient un josei mélangeant poésie et fantastique qui, loin de faire un sans fautes, a le mérite d'enrichir le paysage manga en France.