L'histoire :
Agé de 17 ans, Kazuki Mikami possède une beauté extraordinaire en plus d’être un célèbre pianiste dont le talent inné est indéniable. Le son qu’il produit en jouant est tellement beau qu’il enchante tout le monde, même ceux qui ne sont pas adeptes de musique classique. Aujourd’hui, c’est un public particulièrement nombreux qui est venu voir Kazuki jouer. Après sa représentation, le jeune homme se rend dans sa loge où il est victime d’un malaise. Sei, son dévoué serviteur, s’inquiète pour lui et le supplie de ne pas faire de rappel. Cependant, en tant que dieu de la beauté - sa véritable identité - qui doit apporter amour et lumière dans le cœur des gens, Kazuki décide de retourner sur scène. A ce moment-là, il dégage une senteur fleurie qui est en fait la puissance du parfum dont il se sert pour donner de l’énergie aux gens. Pendant qu’il joue, Kazuki sent un effluve étrange et se demande qui en est à l’origine. Se pourrait-il que la personne en question puisse lever la malédiction qui pèse sur Kazuki et qui prédit la mort du jeune homme le jour de ses 18 ans ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Harumo Sanazaki a plus d’une centaine d’œuvres à son actif, on ne la connaît (à peine) en France que pour cette seule histoire, Bishin, qui n’est sortie que dans une version collector limitée à 500 exemplaires, disponible à l’origine uniquement lors de la convention Manga Expo d'octobre 2007 (même si le stock a ensuite été écoulé par divers biais...) et qui aurait dû être suivie d’une version normale diffusée classiquement qui n’a malheureusement jamais vue le jour. Autant dire qu’il est plus que difficile de trouver ce titre dans les rayons. Mais venons-en au manga lui-même. On y fait connaissance avec Kazuki, un pianiste aussi talentueux que beau, et pour cause : il s’agit du dieu de la beauté, qui se sert de la puissance du parfum pour apporter amour et lumière aux humains. Seulement, une malédiction pèse sur lui et il s’est retrouvé séparé en deux : son « jumeau » ténébreux nourrit de la haine à son égard mais, s’ils ne sont pas réunis avant leurs 18 ans, ils mourront tous les deux. Au milieu de tout cela, une jeune fille dégageant naturellement un parfum de rose va découvrir qu’elle a en réalité un pouvoir particulier, et elle va jouer un rôle important pour le dieu de la beauté. Le récit possède de nombreux éléments classiques (le jumeau maléfique, la malédiction prévoyant la mort du héros à 18 ans, une jeune fille ordinaire qui découvre un pouvoir extraordinaire...), mais on remarque tout de même un côté très original avec l’utilisation du parfum comme pouvoir - l’odorat n’étant quasiment jamais utilisé en bande dessinée, voire même dans les autres domaines - et le déroulement des évènements n’est pas aussi classique que prévu. Le récit se déroule également assez vite. Ainsi, on a dès le départ le droit à beaucoup de révélations et d’explications, on assiste déjà à un combat entre les frères, et le méchant dévoile un dessein inattendu. Le scénario est donc assez réjouissant et les graphismes, malgré un côté vieillot et extrêmement marqué shôjo des années 1980 qui risque d’en rebuter plus d’un, ne sont pas en reste. En effet, les personnages sont tous beaux et charismatiques, et on notera au passage que Kazuki est inspiré par Yoshiki, le créateur/compositeur/batteur du mythique groupe X Japan. La mise en page ne manque pas de dynamisme, les décors sont assez bien représentés et la variété est au rendez-vous en ce qui concerne le tramage. Au final, cette première partie de diptyque est très enthousiasmante et on regrette que le titre n’ait pas rencontré son public et soit devenu aussi rare.
