L'histoire :
Vivant dans l’auberge tenue par sa grand-mère, Rohan Kishibe est un jeune homme qui essaie de trouver l’inspiration afin de se lancer dans une carrière de mangaka (un dessinateur de BD japonaise). Si celui-ci a un véritable don pour le dessin, il en possède un autre qui lui permet de lire dans les gens comme dans un livre ouvert, rien qu’en les touchant. Son quotidien est assez calme, la pension de sa grand-mère étant quasiment inoccupée, mais une nouvelle pensionnaire l’intrigue : la dénommée Nanase Fujikura, qui est très belle. Alors qu’il s’en sert comme source d’inspiration pour ses personnages féminins, tous deux se rapprochent. Mais une nuit, celle-ci s’enfuit. Dix années passent pour Rohan, qui est devenu une référence internationale dans son domaine. Lors d’un déjeuner, il se remémore une discussion qu’il avait eue avec Nanase et qui l’avait marqué. Un tableau créé par un artiste japonais serait l’œuvre la plus sombre jamais peinte et se trouverait au musée du Louvre, à Paris. Sans plus attendre, sa curiosité aidant, le mangaka se rend sur les lieux. Accompagné par plusieurs employés du musée, il se rend dans une aile abandonnée et secrète de celui-ci...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le musée du Louvre est reconnu pour être l’un des plus beaux du monde. Depuis quelques années, des ouvrages de bande dessinée, différents des habituelles brochures documentaires, sont éditées par cette institution, en collaboration avec Futuropolis (comme le fameux Période glaciaire de Nicolas de Crécy). Avec Rohan au Louvre, le musée et l’éditeur ont réussi à convaincre un auteur étranger, japonais de surcroît, à se lancer dans un roman graphique autour de ce lieu touristique. L’élu n’est autre qu’Hirohiko Araki, auteur de la série culte JoJo’s bizarre adventure qui a été publiée sur plus d’une décennie. Il offre ici une histoire qui ne plaira assurément pas à tout le monde. Les premières victimes risquent d’être les amateurs de BD franco-belge, qui ne verront là qu’une love story bancale tendant vers le gore ! Certes, ces deux aspects sont bel et bien présents, mais il serait réducteur de limiter Rohan au Louvre à cela. L’amateur de mangas, peut-être plus habitué aux changements de tons brutaux, réussira plus facilement à apprécier. En plus d’un scénario simple mais efficace, Araki propose des dessins assez réussis. L’ensemble est soigné mais de nombreux éléments heurteront les profanes, comme les poses parfois curieuses (voire très curieuses) du héros. Notamment devant le Louvre, cela ne parait pas du tout naturel ; ou encore la coupe de cheveux entre Désirless et Playmobil (en avant les histoires). Araki a un style personnel très particulier et son originalité ne peut que lui être reconnue ; les personnages qu’il a créés ont toujours été ainsi. Au croisement des genres et des cultures, Rohan au Louvre est également publié dans le sens de lecture japonais, ce qui devrait plaire aux lecteurs ouverts et pluriculturels auxquels il semble se destiner.