L'histoire :
L’inimitié, mais aussi le grand respect que Joe et Rikiishi affichent l’un pour l’autre, sont nés dans le centre d’éducation où les deux ont été enfermés. Désormais, les voilà tous deux boxeurs professionnels. Pour espérer s’affronter, ils devront avant tout battre chacun de leur côté un challenger. Joe affronte ainsi Wolf Kanagushi, un boxeur à la technique irréprochable. Mais face à la puissance des coups de Joe et, surtout, face à son style complètement atypique (Joe, les bras ballants le long du corps, boxe sans garde pour mieux déstabiliser son adversaire !), Kanagushi ne fait pas le poids. Il termine le match la mâchoire fracassée, obligé de mettre un terme à sa carrière. De son côté, si Rikiishi veut affronter Joe, il doit changer de catégorie et descendre en poids coq. Au programme : un régime draconien, qui pourrait mettre sa vie en jeu. Mais son ambition est simple : il veut devenir champion d’Asie et champion du monde ! Souffrances en tous genres et privations (plus d’eau, plus de nourriture) balisent alors le parcours de Rikiishi. Afin de s’étalonner dans sa nouvelle catégorie, il décide d’affronter un philippin expérimenté, avant d’affronter Joe. Très affaibli par son régime, sera-t-il capable de l’emporter ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ashita no Joe est une série exceptionnelle ; difficile dans ce contexte d’extraire un tome en particulier. Et pourtant, presque arrivé à la moitié, le lecteur devra bien admettre que ce tome 5 est, jusqu’à présent, le meilleur de tous. Et de loin. Pour plusieurs raisons : par sa tension narrative exacerbée, par son scénario toujours très riche, sans temps mort (plus de 350 pages à 100 000 à l’heure avec des rebondissements en pagaille), par son humour potache, son suspense insoutenable, le tout magnifié par une séquence époustouflante de mise en abîme du récit. Notamment celle du ralenti télévisé, où les auteurs se paient le luxe de reformuler graphiquement une scène de combat, en la décomposant sous forme de replay commenté par des journalistes sportifs. Pourquoi ? Tout simplement pour nous montrer que les coups sont allés trop vite, et pour les auteurs, et pour le lecteur, et qu’un deuxième visionnage s’impose. Bluffant et jubilatoire. Car ce qui nous avait échappé à vitesse réelle, distraits que nous étions, se révèle en fait la clé du combat. En plus d’un graphisme très varié, parfaitement cadencé, sachant ralentir ou accélérer le rythme, grossir ou réduire la focale, le twist final est complètement dingue, inattendu et... bouleversant. Il met aux prises les deux grands héros de la série, Joe et Rikiishi, pour un cliffhanger... à la japonaise. Quel talent ! Une série évidemment très conseillée.