L'histoire :
Dark Schneider fonce au travers de la structure de chair gigantesque qu’est devenu Uriel. Sur son chemin, il traverse Lilith et celle-ci comprend alors que les humains sont capables de mettre un terme à la guerre. Durant son trajet, DS semble assailli par les souvenirs d’Uriel avec sa sœur Amraël et les moments clés de leur existence. En arrivant enfin au cœur de la structure, il trouve un cocon qu’il s’empresse de détruire, provoquant alors la chute du corps gigantesque. Dans les restes, DS fait maintenant face à une créature à l’aspect des plus maléfiques, décharnée, écorchée et complètement difforme, visiblement reliée à la structure géante par tout l’arrière de son corps. DS lance alors un coup destructeur qui permet au monstre qu’est devenu Uriel de se libérer de tout cela, lui arrachant le dos et les bras au passage. Uriel lui fonce dessus, mais DS bloque son coup sans effort. Maintenant les yeux dans les yeux, les deux êtres peuvent enfin se parler : DS lui annonce alors qu’il ne veut plus se battre avec lui, avant de s’ouvrir lui-même le corps en deux. Du corps sectionné de DS, une lumière jaillit alors, qui va mettre un terme à cet affrontement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enfin, après environ 13 ans, ce 26ème tome met fin à l’arc du Livre des lois immorales entamé vers le volume 19, où l’on pouvait voir DS envoyé aux enfers. Et si cette partie se termine avec la conclusion du combat de DS contre l’ange Uriel commencé au volume 22, elle laisse pourtant pas mal de choses en suspens. Cela est très décevant sachant que presque 10 ans séparent les 4 derniers volumes en date (le 22 datant de 2002) : cette dernière décennie d’attente n’aura donc finalement servi qu’à mettre en scène cet interminable affrontement qui serait beaucoup mieux passé si le rythme de parution de l’auteur avait été mensuel au lieu de ne fournir que 4 chapitres par an ! Il faut dire que Kazuchi Hagiwara travaille en parallèle sur la refonte complète de la série qu’il a recommencée à dessiner depuis le tout premier chapitre dans une version couleur et numérique, ainsi que sur des fanzines érotique où DS et les héroïnes de Bastard s’en donnent à cœur joie. Bref, encore une fois, vu le peu de chose qu’il se passe dans cette version « régulière », on a clairement l’impression de se faire voler. Qui plus est, si les dessins réalisés à l’ordinateur peuvent parfois se montrer magnifiques, c’est surtout dans leur version couleur et dans une impression qui leur rendrait honneur qu’on pourrait véritablement les apprécier ; ici, le petit format noir et blanc pas très bien imprimé (il y a des planches avec un moirage monstre !) gâche un peu le plaisir. La fin de cette partie vaut ce qu’elle vaut : certains trouveront cela énorme, d’autres qu’il s’agit de la plus grosse arnaque du début de ce siècle. En tout cas, l’auteur se rend compte du temps qu’il lui a fallu pour en arriver là et fait plus ou moins son mea culpa. Il se sent même obligé de faire récapituler par une des personnages du dernier chapitre ce qu’il s’est passé depuis le tome 19, avec référence des numéros de volume à l’appui ! Le dernier tiers du volume est constitué d’une histoire bonus qui remonte aux débuts de l’auteur, Virgin tyrant, à l’époque où son trait rappelait encore un peu celui de l’auteur de Kimagure Orange Road. Sans être désagréable, cette histoire ne sert que de remplissage et complète un tableau peu reluisant. Une fin décevante qu’on réservera exclusivement aux plus fans de la série qui pourront toujours se consoler en se relisant les 7 derniers volumes d’une traite et en espérant que la série reprendra là où elle s’était arrêtée avant cet arc. Rendez-vous dans 10 ans !