L'histoire :
Dans un futur et en un lieu indéterminé, les personnes vivantes sont devenues rares depuis qu'un virus s'est répandu, et les spécimens aux gènes non altérés le sont encore plus. Killee parcourt une cité labyrinthique en compagnie un petit garçon. Ils passent sur un pont immense reliant deux mégastructures, quand un cyborg s'approche. L'enfant se cache rapidement dans un trou du pont situé derrière Killee. Le cyborg arrive à hauteur de l’homme et lui demande où est passé l’autre personne qu’il a cru apercevoir de loin. Sans dire un mot, Killee dégaine son arme et tire une balle d’énergie en plein poitrail du cyborg qui est alors littéralement découpé en deux morceaux. Killee et l’enfant repartent ensuite, laissant leur victime derrière eux. Pourtant, celle-ci n’est pas morte et, quelques minutes plus tard, deux autres cyborgs la rejoignent. Ceux-ci se câblent à leur confrère pour récupérer les informations concernant l’enfant non infecté. Tous deux se pressent ensuite et rattrapent Killee et leur cible. Le protecteur de l'enfant ne se pose aucune question et dégaine immédiatement son pistolet mais ses adversaires se montrent cette fois bien plus tenaces et plus rusés que le précédent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bonne nouvelle pour les fans de Tsutomu Nihei ou ceux qui n’ont pas encore essayé son œuvre mais voudraient s’y mettre : Blame ! s’offre une version deluxe qui s’avère proche de celle d’Akira dans son format (volume double, grand format, pages couleurs en milieu de tome...). Seuls regrets pour une édition de cet acabit, certaines pages couleurs sont restées en noir et blanc, et les aplats de noirs ne sont pas assez profonds, ce qui casse légèrement l’ambiance extrêmement sombre du récit. L’histoire semble simple : Killee (Killy dans la première édition) parcourt les dédales d’une cité gigantesque à la recherche de personnes non infectées par un virus. Mais de quel virus s’agit-il ? Quelle est cette « ville » (une mégastructure verticale aux dimensions inhumaines et qui semble sans fin) où il se promène ? L’histoire se situe-t-elle sur notre planète ? Quelle est la date des évènements ? Beaucoup de questions qui n’ont pas forcément pour vocation d’avoir une réponse. Les énigmes nous embrassent pleinement et l’ambiance mystérieuse est renforcée par un minimalisme absolu des dialogues. Ici, c’est avant tout la contemplation des lieux qui nous fascine car la ville est d’un esthétisme incroyable de par son réalisme, son sens du détail, ses dimensions vertigineuses et son atmosphère post-apocalyptique et cybernétique. La quête de Killee sert surtout de prétexte pour donner vie à un lieu sinistre mais hypnotique, et cela fonctionne incroyablement bien : on est plongé au cœur du labyrinthe, entre peur et envie d’y rester. Indispensable !