L'histoire :
L’affrontement de Gally contre Makaku arrive à son paroxysme. Seuls dans les égouts, plus rien ne les empêche de se battre à fond. Mais c’est aussi un combat idéologique. Tous deux ont un corps synthétique et un passé traumatisant, mais chacun a pris une voie différente : Gally a choisi de devenir un exemple, et Makaku un monstre. Makaku a été expulsé dans les égouts au moment de sa naissance et y a grandi comme un animal, rêvant de la surface. Un jour, deux tarés l’aperçurent à travers une grille d’égout et le passèrent au lance-flamme. Après cela, Makaku commença à voir son corps pourrir et à se décomposer vivant. C’est à ce moment-là qu’un étrange scientifique le ramassa agonisant et récupéra son cerveau pour le transférer dans le corps dont il rêvait : celui d’un ver capable de parasiter d’autres corps. Quant au scientifique, il avait le même symbole sur le front que celui d’Ido...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette réédition de la première série de Gunnm nous avait largement emballés : qualité d’impression bien meilleure, onomatopée et sens de lecture d’origine, bonus supplémentaires et surtout la présence des pages couleurs. Emportés par l’euphorie de retrouver ce titre culte, on n’avait pas forcément pris ombrage des défauts de la nouvelle traduction. Mais dans ce deuxième opus, ces défauts continuent d’apparaître et gâchent vraiment la lecture. Le langage est trop soutenu et souvent vieillot, ne s’accordant pas du tout avec l’ambiance cyberpunk, et encore moins lorsqu’il s’agit des tirades de Makaku (qui a grandi seul dans les égouts !) ou de Yugo (un gamin des rues). Rajoutons à cela une énorme coquille, et encore d’autres choix de traduction étranges (comme Gally qui parle d’étriper Yugo au lieu de dire tuer, ce qui paraît tout à fait inadapté étant donné qu’elle est amoureuse de lui), ce qui parachève le travail de sape. Du côté du manga en lui-même, on termine cette première vraie aventure qu’est l’affrontement contre Makaku. En plus de faire grandir Gally, cela amène du mystère pour la suite : qui est cet étrange scientifique qui a créé le corps de ver de Makaku ? Pourquoi avait-il la même marque que celle d’Ido sur le front ? Le flashback racontant le passé du monstre lui donne une nouvelle dimension et rend sa fin beaucoup plus intense. Après cela, un nouveau cycle commence avec la rencontre de Gally avec Yugo, un garçon des rues dont elle tombe amoureuse avant de découvrir qu’il vole des colonnes vertébrales (d’ailleurs encore un mauvais point pour la traduction qui parle de rachis, un terme que probablement personne n’emploie en dehors des médecins) pour s’acheter un billet hors de prix pour Zalem. On découvre ainsi un peu plus le quotidien de la décharge et son rapport avec la cité suspendue, et Gally y prend également un visage plus humain, moins manichéen. Graphiquement, le trait du mangaka s’affine déjà et on apprécie toujours autant de découvrir les pages en couleurs. Même si le dessin n’est pas parfait, le mangaka a un style qui colle parfaitement à l’ambiance cyberpunk et qui nous fait oublier tous ses petits défauts. Le récit s’arrête cette fois encore avant le point d’orgue et on sera évidemment au rendez-vous pour retrouver la suite de cette aventure. En espérant juste que le traducteur change d’ici là...