L'histoire :
Hiroshi est étudiant et vit seul dans un petit appartement. Alors qu'il s'était endormi devant la télévision, il se lève pour aller aux toilettes et se coucher. Seulement, alors que la nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant, il entend la sonnette de l'appartement d'à côté retentir sans cesse. Qui cela peut-il bien être à pareil horaire ? Hiroshi ouvre la porte et penche la tête. Il aperçoit une femme assez grande, le teint pâle, vêtue d'un imper, les ongles longs et des cheveux dépassant les épaules. L'étudiant l'avertit que son voisin n'est pas là et retourne se coucher, la sonnette toujours autant sollicitée. Le soir suivant, rebelote. Hiroshi n'a pas le temps de râler que c'est chez lui que cette femme frappe désormais. Le jeune homme lui ouvre. Elle souhaite passer un coup de téléphone à son voisin. Quelques vaines tentatives plus tard, elle s'en va. Le lendemain, alors qu'il est à la fac, il reçoit un appel de cette femme. Elle lui dit avoir oublié un de ses sacs chez lui. Hiroshi lui donne alors la cachette de sa seconde clé d'appartement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est en 1993 que le mangaka Minetaro Mochizuki a publié La dame de la chambre close au Japon. Œuvrant précédemment dans le registre humoristique, cet album est un véritable tournant dans la carrière de l'artiste qui embrasse un genre totalement différent : l'horreur. Si nous connaissons l'auteur pour son excellent titre Dragon Head, ce présent album est en réalité plus ancien. Très proche dans le style du fameux renouveau de l'horreur au Japon qui déferlera dans les salles obscures avec The Ring ou Dark Water, Minetaro Mochizuki met en scène un étudiant qui se retrouve très vite harcelé par une femme bizarre. Si l'on ne juge pas les gens sur leur apparence, cette dernière est cependant bien mal partie pour ne pas susciter certaines tensions à chacune de ses apparitions. Chevelure longue, ongles très sales voir cassés, des griffures sur les jambes... L'histoire est assez classique pour le fin connaisseur, mais la maîtrise narrative de Minetaro Mochizuki impressionne. On plonge progressivement dans le cauchemar du héros et, très vite, la peur devient terreur. Si parfois on pense à Junji Ito ou Kazuo Umezu, le récit s'en écarte en maintenant un lien très fort avec la réalité. Visuellement, le style de l'artiste n'est pas encore aussi fin que celui qu'on lui connaît aujourd'hui mais le soin apporté à l'ensemble est déjà là. Si vous aimez frissonner, La dame de la chambre close a tout pour provoquer les effets désirés.