L'histoire :
Jean Wier est un jeune médecin. Il est au chevet d'une femme souffrante et l'aide à se détendre, à aller mieux. Mais alors qu'il s'éloigne, la jeune femme s'empare de son bras : elle lui demande si elle a encore proféré des horreurs. Jean la rassure : elle n'a absolument rien dit. Ce médecin est sous la direction du Duc de Clèves. C'est d'ailleurs sa sœur, Amélie, qui est souffrante. Jean lui fait son rapport : elle est affaiblie psychologiquement, et elle se sent persécutée. Son rapport terminé, il s'apprête quitter la pièce où se trouve le Duc, mais celui-ci lui demande son avis sur une missive. Celle-ci explique qu'une jeune fille du village s'est fait agresser par un loup-garou, et les villageois cherchent de l'aide. Le Duc ordonne à Jean de s'y rendre, mais le jeune homme est terrifié : il a peur des loups et ne veut pas y aller. Le Duc met à sa disposition une escorte, et le médecin n'a d'autre choix que de voyager vers ledit village. Là-bas il y rencontre la victime, et son père, furieux et bien décidé à retrouver lui-même le coupable, le loup-garou qui a attaqué sa fille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier tome d'une trilogie, ce manga nous plonge dans la vie du personnage historique de Jean Wier. Médecin, et opposant à la chasse aux sorcières au Moyen Age. Nous faisons connaissance avec son passé et ses motivations. Considéré comme un précurseur de la psychiatrie par certains, luttant contre l'obscurantisme, son ouvrage De praestigiis daemonum a même été considéré par Freud comme l'un des livres les plus importants. Nous le suivons dans son apprentissage auprès d'un maître qu'il a lui-même choisi pour ses idées, mais aussi dans son arrivée dans un village prétendument attaqué par un loup-garou. L'ambiance est sombre, prenante, parfois un brin horrifique. Les illustrations sont très soignées et minutieuses, et varient parfois dans le rendu final : elles peuvent être très épurées, avec de simples traits noirs pour les contours, mais aussi parfois très simplifiées. Elles sont dès le début très chargées en nuances de gris, rendant l'illustration presque photographique. D'autres fois, elles peuvent faire penser à des gravures du Moyen-Age. Il y a donc une large palette de graphismes qui se fondent toutefois très bien et apportent des nuances au récit. Entre réalisme et sorcellerie, voilà un titre réussi que l'on a envie de poursuivre sur les deux prochains tomes.