L'histoire :
Maintenant qu’ils dirigent la ville, Ryu et God font petit à petit évoluer la société : ils ont ouvert les portes de la ville et ont créé un lien entre les humains et les mutants de l’extérieur. Même si dans un premier temps, tous restèrent méfiants, petit à petit, leurs enfants qui eux n’ont pas connu la haine et la peur de leurs parents commencèrent à se mélanger. Dans ce contexte, les parents de chaque race ont commencé à se parler et des liens d’amitié naquirent doucement. Au fil du temps, les deux genres se mélangent dans la ville et tous y trouvent leur place. Malgré la tranquillité qui s’est installée au fil des années, Ryu reste d’un naturel inquiet : divers « soldats de dieu » et « apôtres » ont survécu et vivent dans la forêt, les rats possédant une force de frappe immense restent sous surveillance, Condor est à la tête des gardes et protège en permanence les habitants à l’intérieur et à l’extérieur de la cité... Mais le danger va finalement venir d’un endroit que Ryu n’avait pas prévu : un jour, une créature invisible, une sorte d’esprit, débarque de nulle part et s’en prend au mental des gens. En leur faisant voir d’horribles choses, le monstre les tue littéralement de peur. Face à cette menace inédite, les armes restent inefficaces et les murs de la cité ne peuvent protéger les habitants. Ryu a le pressentiment que pour vaincre, il va falloir se battre avec l’esprit, et le combat qui l’attend va le transformer à jamais...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maintenant que le groupe du héros avait enfin trouvé une ville pour s’installer et reconstruire une civilisation meilleure, on se demandait comment le mangaka allait pouvoir continuer son récit sans tourner en rond en mettant en scène les mêmes problèmes que précédemment. La réponse se trouve dans ce quatrième opus où Ryu va être mis en face de dangers inédits. Tout d’abord, une créature étrange et sans substance s’attaque aux gens : il a beau avoir établi une nouvelle civilisation dans une ville entourée des murs les plus hauts, cette créature est là pour lui apprendre que rien n’est jamais parfait ni infaillible. Venue d’un autre monde, le monstre commence à faire comprendre au héros que ce qu’il voyait jusqu’ici comme son but, une fin en soi, à savoir rebâtir la civilisation des hommes, n’est pas suffisant. Puis, la rencontre de Ryu avec des dauphins évolués avec qui il peut désormais communiquer grâce à la télépathie, ainsi que la guerre qu’il doit soudain mener contre les populations de la forêt parasitées et manipulées par un ver intelligent (façon Stargate, mais inventé 25 ans avant) lui font définitivement comprendre que le genre humain doit évoluer s’il veut un jour connaître la paix et le bonheur, et principalement en ce qui concerne leur esprit. Ainsi, la solution serait-elle que tous puissent communiquer mentalement et surtout que tous les hommes ne possèdent qu’un seul et vaste esprit commun ? Mais avant de pouvoir pousser ces réflexions plus avant, de nouveaux dangers apparaissent : des failles spatio-temporelles amènent Ryu à croiser la route d’un rônin du 19ème siècle, tandis qu’ailleurs se montrent des aviateurs japonais de la 2nd guerre mondiale qui eux semblent par contre être bien de cette époque mais auraient été manipulés par un être à l’esprit surdéveloppé. Le scénario part donc un peu dans tous les sens mais, au milieu de tout cela, on perçoit le lien global des événements et la route que veut emprunter l’auteur. Même s’il y a un peu plus de 340 pages, la lecture est plutôt rapide et chaque partie ne traîne pas en longueur. Pourtant, l’impression laissée est un peu plus mitigée que pour les opus précédent, peut-être justement car le mangaka cherche à introduire trop d’idées trop rapidement pour que cela ait le temps de s’installer proprement. Tout cela reste malgré tout intéressant à suivre et on a donc quand même hâte de voir ce que cela va donner dans le prochain et dernier volet. Qui plus est, Shotaro Ishinomori ne ménage pas ses efforts et le titre est une de ses plus grandes réussites graphiques à être parues à ce jour en France. Entre les planches lambda déjà très fournies et les scènes spéciales où la psyché des héros est mise à rude épreuve par la créature aux attaques mentales, on a droit tout du long à des dessins vraiment saisissants (notamment une troublante double planche de bataille au style réaliste). En résumé, un déroulement un peu maladroit mais beaucoup de concepts intéressants ainsi que des graphismes sans faille font de ce volet une réussite de plus.