L'histoire :
La dernière année de l’ère Showa vit la promulgation et l’application de la « loi d’amélioration des médias » pour succéder à une nouvelle époque surnommée « l’ère de la chasse aux livres ». En effet, le Comité d’amélioration des médias s’est mis à exercer une censure très stricte, la plupart des livres étant saisis et interdits. Seules les bibliothèques osèrent s’y opposer et cela engendra un conflit entre les Agents Spéciaux d’Amélioration (ASA) et des soldats, ce qui donna naissance au Corps des Bibliothécaires (CB). Quand elle était en terminale, Iku eut affaire aux ASA dans une librairie : les agents voulaient lui prendre le livre qu’elle allait acheter. Heureusement, un membre du CB intervint et fit valoir son droit de préemption, faisant ainsi partir les ASA et rendant son livre à Iku. Bien que la demoiselle ait oublié le visage de cet homme, cet évènement lui donna envie de devenir un agent de défense du CB. Malheureusement, le lieutenant Dojo, son supérieur, passe son temps à la persécuter et à la réprimander...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si situant dans un Japon où la plupart des livres sont censurés et confisqués, l’histoire ne manque pas de faire penser au célèbre roman Fahrenheit 451 (Ray Bradbury). Il s’agit d’ailleurs là aussi de l’adaptation d’un roman, mais d’un auteur japonais, Hiro Arikawa. On suit ici le parcours d’Iku, une jeune femme ayant décidé d’intégrer l’armée, et plus précisément le corps de défense des bibliothécaires. Avec un contexte pour le moins original, le scénario se concentre surtout sur la relation entre Iku et son chef, le beau mais sévère instructeur Dojo. Bien évidement, on se doute que l’amour va être de la partie mais, pour l’instant, ce sont surtout les chamailleries entre la jeune femme et son supérieur qui sont mises en avant, tout en nous faisant découvrir le fonctionnement de l’armée et des bibliothèques avec humour et fraîcheur. On regrette un peu que le contexte de la censure ne reste pour le moment qu’un background mais le parti pris du scénario est clairement celui de l’histoire d’amour. Pour mettre en images ce récit, on trouve Kiiro Yumi, une mangaka jusqu’ici inconnue en nos contrées, mais dont on peut admirer le travail. Les graphismes sont en effet très soignés tant dans la mise en scène que le découpage ou encore le tramage qui s’avère varié. De plus, les décors sont relativement présents mais toujours détaillés et les personnages sont tous charmants et expressifs. Ce premier opus est donc accrocheur et on espère que la suite sera à la hauteur de ces promesses.