L'histoire :
Au domicile des Hôshio, la police découvre trois corps au milieu d'un véritable bain de sang. Parmi eux, il y a celui d'Aiko, une jeune fille de 15 ans. Juste avant d'effectuer l'autopsie, le médecin constate un pouls et donc que la lycéenne a miraculeusement survécu. Quelques jours plus tard, Aiko se réveille au beau milieu de la nuit dans un lit d'hôpital et voit alors que son bras est entièrement bandé. Avec une certaine difficulté, elle arrive à se lever et commence à errer dans les couloirs avant de s'asseoir dans un espace de repos, sur un canapé, en face d’un miroir. Elle commence alors à se remémorer ce qui lui est arrivé. Elle se voit rentrer chez elle tard le soir, après avoir écouté sa meilleure amie médire sur son petit copain, mais ses souvenirs s'arrêtent là. Une impression désagréable la ramène à la réalité : son bras gauche la démange. Aiko enlève les bandes le recouvrant et, en voyant l'état de son bras dans le miroir, a bien du mal à ne pas croire qu'elle ne rêve pas. Celui-ci a une allure étrange et des proportions étonnantes, rien à voir avec ce qu’il était avant. Sous le choc, Aiko saisit alors un cendrier qu'elle jette sur son reflet avant de s'évanouir au milieu des bris de la glace...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Variante est une série pour le moins déstabilisante, et son scénario ainsi que son ambiance sont extrêmement sombres. Dès le départ, l'héroïne principale est laissée pour morte et son retour parmi les vivants va être très brutal. Son bras s'est changé en une sorte de chose monstrueuse que l'on dirait tout droit sortie du Akira de Katsuhiro Otomo (chez Glénat). Ces passages sont très violents et parfois gratuits, l'exemple le plus frappant étant la mort du petit chien. L'histoire est effrayante dans ses excès de violence mais est parfois un peu naïve dans le comportement de ses personnages. On suit avec un certain intérêt les mésaventures d'Aiko sans savoir vraiment ce à quoi l'on va pouvoir s'attendre, ce qui est une bonne chose (pour les rebondissements) mais aussi une mauvaise (la lassitude). Les dessins de Sugimoto Iqura sont plutôt bons, très encrés, bénéficiant d'un cadrage dynamique, et les personnages ont un design assez classique mais sont bien réalisés. Ce premier tome est une bonne surprise, certes quelque peu déroutant, mais qui plaira aux amateurs d'ambiance un peu barrée.