L'histoire :
Héritier d’une riche famille et élève le plus brillant du département de biologie de l’université Jôhoku, Takeshi Hongô fait de la moto sous les yeux ébahis de son majordome quand deux voitures noires viennent l’entourer. Takeshi tente de les éviter mais les assaillants sont tenaces et provoquent un accident. Quand le majordome arrive sur le lieu de l’accident, il n’y a plus de traces du jeune homme ni de ses poursuivants. Un peu plus tard, Takeshi se réveille sur une table d’opération. On lui apprend qu’il a été choisi par l’organisation secrète Shocker qui sévit dans le monde afin de régner dessus un jour, et qu’il vient d’être transformé en cyborg. En fait, il ne reste qu’à modifier son cerveau afin qu’il devienne un soldat obéissant. Takeshi refuse de perdre son libre-arbitre et, heureusement pour lui, un incident intervient au moment où cela doit avoir lieu. Grâce à son nouveau corps, Takeshi se libère de ses chaînes et retrouve le professeur Midorikawa qui avait été enlevé lui aussi par Shocker. Tous deux s’enfuient mais Shocker ne compte pas les laisser partir facilement. Cependant, Takeshi va se transformer en Kamen Rider pour combattre l’organisation jusqu’à sa destruction complète...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Titre ô combien culte mais jusque-là jamais paru en France (le manga a tout de même connu plus de 50 adaptations cinématographiques et au moins 20 séries TV dans le monde), Kamen rider débarque enfin chez nous dans cette édition de luxe réunissant deux volumes en un. Pour ceux qui ne le sauraient pas, il s’agit de l’histoire de Takeshi Hongô, un jeune homme hériter d’une famille riche et brillant biologiste qui vit seul avec son majordome, dont le destin bascule le jour où il se fait enlever par une organisation secrète maléfique qui le transforme en Kamen rider, un cyborg aux capacités exceptionnelles. Le synopsis de base est assez simple (une vile organisation veut dominer le monde, Takeshi veut sauver les hommes et détruire le mal), on note quelques petits détails à la limite de l’incohérence (comme la toute première apparition de Kamen Rider), des raccourcis abrupts (comme les sentiments de la belle Ruriko pour Takeshi), ainsi qu’un manque d’imagination pour les noms des méchants (l’homme-araignée, l’homme-cobra, l’homme-chauve-souris...) et quelques fautes d’orthographe. Pourtant, si on parvient à omettre ces défauts, l’histoire reste prenante et intéressante car elle propose un récit rythmé, sombre et plus profond qu’il n’y paraît. En effet, en plus de scènes d’action violentes et dynamiques (à quelques loupés près), le scénario nous livre le portrait d’un homme défiguré qui ne sait plus où il en est maintenant que son corps est celui d’un cyborg mais qui veut protéger l’humanité : entre sa quête d’identité et sa soif de justice, Takeshi pourrait bien perdre la raison... A noter que ce dernier fait penser à Bruce Wayne (Batman, quoi) aussi bien dans sa situation familiale que par le côté « super-héros qui a un laboratoire souterrain secret » : clin d’œil, copie ou coïncidence ? Une question qui reste sans réponse. De plus, Kamen rider est l’un des titres qui donnera vie au Tokusatsu, un genre dont nous avons pu voir quelques séries en France, comme par exemple X-Or ou San ku kai. Du côté des graphismes, on voit tout de suite que la série date du début des années 70, avec un trait qui ressemble à un mélange entre celui d’Osamu Tezuka et de Go Nagai mais qui s’éloigne de celui de l’auteur sur des séries comme Sabu & Ichi, Hokusai, etc. Ceux qui ne s’arrêtent pas à cela découvriront des personnages expressifs et des monstres charismatiques qui se battent dans des planches fournies grâce à des lignes dynamiques (dont le rendu est certes de temps à temps raté) et des décors assez détaillés. Au final, ceux qui rêvaient de voir Kamen Rider débarquer seront ravis, les autres auront une bonne excuse pour le découvrir.