L'histoire :
C’est en 1972 que Toshio Suzuki est entré dans la société d’édition Tokuma Shoten où il fût tout d’abord affecté à la revue hebdomadaire Asahi Geinô. Grâce à cela, il découvrit un nouvel univers et fît la rencontre de mangakas de renom comme Osamu Tezuka et Shôtarô Ishinomori. Néanmoins, cela ne dura qu’un temps car M. Ogata, son patron, l’invita un jour à boire un verre. Bien que cela parût louche, Suzuki accepta et fût stupéfait quand Ogata lui annonça qu’il lui confiait la responsabilité du magazine Animage dont la première parution était prévue seulement trois semaines plus tard et dont tout était encore à faire ! Pourtant, Suzuki se laissa convaincre et accepta le poste, et le défi fût relevé non sans peine. Plus tard, lors de l’un des reportages prévus pour le magazine à propos du film Horus, prince du soleil, Suzuki fît la rencontre de Hayao Miyazaki et d‘Isao Takahata. Ces derniers ne voulaient pas être interviewés mais cela ne découragea pas Suzuki pour autant. A l’époque, aucun ne se doutait qu’ils allaient former un sacré trio...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pendant de nombreuses années, Toshio Suzuki fut producteur des films d’animation réalisés par le Studio Ghibli avant d’en devenir le PDG pendant quelques années. Bien que s’étant déjà exprimé dans d’autres ouvrages (non parus en France) sur son travail, l’homme revient ici sur son parcours professionnel, sur ce qui l’a amené à faire la rencontre de Hayao Miyazaki et d’Isao Takahata, bien avant la création du fameux studio. Ainsi, on découvre comment le trio a donné vie au studio de renom ainsi que la nature de leurs relations qui ne se limitent pas qu’au travail. Bien évidemment, on a aussi le droit à la description d’étapes déterminantes et à diverses révélations ou anecdotes sur les films (le plus cités étant Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro et Nausicaä de la vallée du vent). Ces petits secrets nous permettent de voir ces films de manière différente et de nous intégrer un peu dans l’univers du studio. De plus, on voit que Toshio Suzuki est toujours resté humble, tout comme Hayao Miyasaki et Isao Takahata, et cela rend son travail d’autant plus intéressant. Cependant, on regrette de ne pas avoir plus de secrets de fabrication et de ne pas en apprendre vraiment beaucoup sur le fonctionnement du studio en lui-même. Les illustrations sont elles aussi décevantes car les annotations de la plupart des croquis et des plans présentés ne sont pas traduites et perdent donc tout leur intérêt pour ceux qui ne savent pas lire le japonais. On aurait également aimé avoir un peu plus d’illustrations des films ou de storyboards. Toutefois, le récit est tout de même plaisant car l’autobiographie de M. Suzuki et son regard sur son parcours sont tout de même enrichissants. Au final, ce livre est à réserver aux fans purs et durs du studio Ghibli, car les autres n’y trouveront probablement pas leur compte.