L'histoire :
Un module extra-terrestre s’est écrasé en ville, causant la mort de 35 civils, parmi lesquels se trouve Kiho, l’une des copines de la bande d’Ôran et Kadode. Les filles sont sous le choc lorsqu’elles se retrouvent au lycée, sauf Ôran qui débarque comme un tourbillon, aussi énergique que d’habitude. Les autres pensent qu’elle n’est pas au courant et ne savent pas comment lui dire, seulement l’attitude désinvolte de leur amie est de plus en plus dure à supporter au fur et à mesure que la journée avance... Suite au crash du vaisseau, le gouvernement annonce que de nombreux extra-terrestres se sont enfuis dans les rues. Pour renforcer la sécurité, une loi est donc votée autorisant les entreprises privées à monter des milices de lutte contre les extra-terrestres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la droite lignée du tome précédent, ce troisième volet montre comment la situation continue de dégénérer tout doucement, pas à pas, sans que les gens ne s’en rendent compte ni ne changent leur façon de vivre, comme si tout cela avait finalement assez peu d’importance. Même la mort de leur amie ne pousse pas les filles à changer quoi que ce soit dans leur vie. Un touriste français, qui pourtant lui aussi regarde tout cela comme un divertissement géant, pose même la question : « comment peuvent-ils faire comme si de rien n’était ? ». Inio Asano continue donc de dérouler tranquillement son histoire pour montrer que les humains sont des moutons prêts à tout accepter tandis qu’ils se dirigent sans y réfléchir vers leur extinction. Un peu trop tranquillement peut-être car on avait compris son propos depuis le premier opus, et le récit peut donc encore une fois donner l’impression de tirer en longueur - tout en restant néanmoins intrigant. Mais au moins cette fois, les extra-terrestres qui jusqu’ici étaient omniprésents sans pourtant être jamais vus, ou presque - à s’en demander même s’ils existaient vraiment - font enfin leur apparition. Et, comme on pouvait s’en douter, ni leur aspect ni leur attitude ne semble coller avec les annonces du gouvernement et de l’armée, et avec le besoin de renforcement des actions militaires et des lois associées. Le côté parodie de comédie lycéenne aussi apporte un peu plus d’attrait (factice) à l’histoire tandis que les vrais événements restent cantonnés au rôle de toile de fond. Au niveau de l’édition, on notera une faute d’orthographe, par contre les premières pages parodiant Doraemon sont toujours en couleurs. Le reste des graphismes est toujours hyper travaillé, même si on reste parfois dubitatifs devant les expérimentations de l’auteur concernant les visages des personnages, oscillant d’un style à l’autre en fonction des protagonistes : réalisme travaillé ou design manga simplifié, en passant par de la caricature, des visages réalisés avec seulement 5 traits, des graphismes à la Tezuka ou encore à la Leiji Matsumoto, le tout parfois dans la même planche ! Si le résultat est perturbant, il a au moins le mérite d’être original. La toute fin du volume laisse tout de même espérer que la suite va accélérer un peu le mouvement. Attendons de voir ça au travers du prochain tome...