L'histoire :
Après avoir observé les trois suspects, Conan pense avoir trouvé lequel fait partie de l’organisation, et l’agent Akai du FBI est apparemment arrivé aux mêmes conclusions que lui. En effet, vu son comportement, l’homme hospitalisé pour la lombalgie ne jouait pas la comédie, et celui à la jambe fracturée, malgré sa mauvaise foi et sa simulation, n’est là que pour toucher les assurances. Il ne reste donc que l’homme censé avoir une entorse cervicale : ce dernier a non seulement tourné la tête sans difficulté pour suivre Conan des yeux, mais les canettes vidées dans sa chambre indiquent en plus que le soi-disant malade arrive à pencher sa tête en arrière ! Il ne reste plus qu’à le garder discrètement sous surveillance et à l’interpeller au moindre mouvement suspect de sa part. Le soir même, l’homme sort de sa chambre en prenant bien soin d’éviter de croiser les infirmières et se rend dans le local de ces dernières en s’arrangeant pour faire partir celle qui était de garde. Il sort alors un appareil photo et commence à mitrailler le tableau listant le nom des malades et les numéros de chambres associés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En dehors de la partie du volume consacré à la résolution de l’affaire concernant la compagnie, où les plans respectifs de cette dernière et du FBI s’entrecroisent sympathiquement dans une partie d’échec mentale qui ne déplairait pas aux amateurs de Death note, le reste manque un peu de rythme et semble surtout être un prétexte permettant à l’auteur de rebondir pour lancer la seconde phase de l’affrontement entre les deux camps. En effet, il s’y campe en une trentaine de pages la résolution d’une enquête pour meurtre où l’énigme est bâclée et le suspect évident, le tout n’ayant pas vraiment d’autre intérêt que de faire une « pause » montrant que le train-train habituel continue en dehors des affrontements « compagnie vs CIA / FBI ». Au-delà de cette seconde enquête finalement inutile, on regrettera aussi que la plupart des personnages en dehors de Conan et de l’inspecteur Akai ne prennent jamais la peine de réfléchir ou de réagir comme il se doit (on pourrait penser à juste titre que des enquêteurs professionnels auraient un peu plus de jugeotte que ça !). Sinon, le fait appréciable est le soin apporté à l’adaptation qui met en avant des explications indispensables à la bonne compréhension de certains jeux de mots japonais essentiels à la résolution des enquêtes. Le trait de l’auteur est comme toujours correct, simple mais efficace, et ce dernier arrive à jouer de ses défauts (comme les méchants qui ont trop souvent la tête de l’emploi) pour parfois surprendre le lecteur (Oh ! Un gentil avec une tête de méchant !). Au final, voilà un tome qui fait agréablement avancer l’histoire de la série ; ce n’est pas si souvent !