L'histoire :
Japon, an 1500. Le seigneur Onimasa impose un régime de terreur à la population et tous ceux qui montrent ouvertement leur désaccord sont exécutés. Aujourd’hui, une rumeur agite les domestiques selon laquelle, sur le champ de bataille, un monstre aurait arraché les squelettes des soldats. Enma, une jeune fille nouvellement employée et assez maladroite, avoue que c’est elle la responsable du carnage au moment où le seigneur Onimasa passe devant la pièce des domestiques. Ces derniers tentent de protéger la demoiselle en expliquant à leur maître qu’elle est une simple d’esprit mais le seigneur Onimasa s’en moque et l’emmène avec lui. Il a prévu de la tuer mais s’étonne de voir qu’Enma n’a pas peur de lui. Celle-ci lui explique alors qu’elle est la fille du roi des enfers et que, pour éviter que les enfers ne soient surpeuplés, elle est venue arrêter la guerre. Le seigneur Onimasa la trouve très drôle mais il va très vite regretter de ne pas l’avoir prise au sérieux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a déjà vu des histoires mettant en scène des shinigami adolescents mais celle-ci se montre très originale sur plusieurs points. Tout d’abord, Enma - l’héroïne - a un visage atypique qui reflète la folie et son innocence la fait passer pour une simplette. De plus, son attaque qui enlève les os des personnes est plutôt originale : on voit des squelettes sortir, laissant la place à des carcasses de chair et sang sans que le résultat ne soit sanguinolent pour autant. Mais les vrais points intéressants sont qu’Enma tue des meurtriers non pas pour rendre justice mais pour éviter la surpopulation en enfer et qu’on la retrouve dans différents lieux et différentes époques (Japon féodal, Londres du 19ème siècle, Allemagne médiévale...). Ainsi, on a le droit à des intrigues variées qui font penser à de petits contes cruels mais divertissants, chacune ayant qui plus est un petit côté étonnant. Les graphismes sont par ailleurs soignés et, du fait du contexte, nous offrent des décors variés avec une Enma qui change de costume à chaque chapitre. Les planches sont relativement fournies, la mise en scène est dynamique, et tous les personnages sont expressifs. Même s’il n’y a pas de réel fil conducteur qui se dégage du récit, Enma se montre enthousiasmant de par sa singularité : le deuxième volume paraissant en même temps que celui-ci, il devrait nous en dire un peu plus sur ce que va devenir la trame générale de l’histoire.