L'histoire :
Julia, Aya, Himiko et Michaelle sont quatre jeunes filles voulant en finir avec la vie et qui se rencontrent sur un forum Internet dédié aux dialogues entre suicidaires. Julia est une musicienne qui ne parvient pas à percer, Aya est vendeuse dans une entreprise de vibromasseurs et est folle amoureuse de son patron qui l’a mise enceinte avant de la faire chanter pour lui extorquer de l’argent, Michaelle vit enfermée dans sa chambre depuis plusieurs années en ne s’exprimant que par écrit, et Himiko se prostitue en tant que maîtresse SM. Aucune d’elles ne trouvant la force d’en finir par elle même, Julia leur propose alors de se rencontrer pour parler de la meilleure façon de procéder ensemble. Mais une fois sur place, cette dernière leur propose de monter un groupe de rock dans le but de pouvoir se suicider sur scène, tel un macabre pied de nez dénonciateur à la face d’un public de robots déshumanisés. Trouvant tout d’abord l’idée stupide, les jeunes femmes, acculées, décident finalement de se donner à fond dans ce projet afin d’en finir rapidement avec la vie. Le grand soir arrive, et les voilà devant un public de dégénérés qui se fout de leur musique et n’attend qu’une chose : les voir mourir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce manga aborde un problème de société récurrent au Japon : le suicide. Fortement encré dans leur culture, ce geste évoque tout d’abord une manière de laver son honneur et n’a pas forcément la même résonance négative que dans les peuples à prédominance chrétienne. Si le sujet a donc déjà été traité via ce média maintes fois par le passé, il l’est pourtant ici de manière assez originale à travers la motivation qu’à le groupe d’exister : se suicider sur scène afin de montrer à tous ceux qui font semblant de l’ignorer que le revers de la médaille existe. L’histoire est parfois traitée de manière confuse, et certains protagonistes donnent envie de leur mettre des claques tellement leurs réactions sont stupides, mais on y accroche quand même dans la globalité. Certains passages auraient mérités d’être traités un peu plus longuement afin d’éviter l’impression de prises de raccourcis que l’on éprouve parfois lors la lecture (on ne conclue pas vraiment et hop ! on passe à la suite). Côté dessin, le trait est fin mais pas toujours très travaillé. C’est dommage car un trait plus mature aurait mieux accroché le lecteur en collant mieux à l’ambiance. Au final on a quand même envie de lire la suite de cette courte série dans le prochain volume.
