L'histoire :
Dans un monde post-apocalyptique, Higan Ôe et ses compagnons cherchent des softs "made in japan" dans les ruines d'anciens quartiers de Hong Kong pour les revendre. Leur rareté vient du fait que le pays où ils étaient autrefois fabriqués a disparu et n'est plus qu'un vague souvenir qui a fini par devenir un tabou. Hong Kong est a présent dirigé par des caucasiens à la tête desquels une femme, que tout le monde appelle « mother » avec à sa disposition une force de police musclée, les chasseurs de rouges. Pourtant une poignée d'irréductibles au morphotype japonais (cheveux noirs et yeux noirs) résiste encore et toujours à l'envahisseur malgré la stérilisation de ses ressortissant mâles. Parmi eux le Stalker, fabriquant de faux papiers, cherche à faire une révolution et révèle à Higan qu'il est probablement le dernier empereur du Japon ! Mais il n'en saura pas plus car une descente des chasseurs de rouges interrompt leur discussion. Higan s'enfuit tandis que le Stalker se fait emprisonner. Mais ce dernier n'est guère effrayé car mother est une vieille connaissance. C'est avec lui qu'elle a eu Nehan, leur fille, promise elle aussi à un avenir grandiose. Pour l'heure Higan doit faire avec Kiko, une amie du Stalker, recherchée par d'étranges individus qui pensent qu'elle serait une princesse de Japan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouveau titre de la collection Big Kana, Japan surprend d'abord par sa graphique plus que par son thème. Dès les premières pages, un doute assaille le lecteur : ces grands yeux, ces cheveux détaillés, ces attitudes et la mise en scène souvent centrée sur les visages avec un héro androgyne, ce ne peux être que l'oeuvre d'une femme ! Fleurtant avec les classiques du shojô, le dessin aux traits fins est soigné, mais fait presque trop gentil pour un monde d'apparence aussi tourmenté. Par ailleurs certaines pages sont coupées et les dialogues tout juste devinables. A la croisée des chemins d'autres mangas apocalyptiques comme Agharta ou Spirit of the Sun, ce volume jette rapidement les bases d'un ordre mondial inédit contre lequel les personnages semblent vouloir lutter mais sur lequel on ne sait pas grand chose. Tenu à l'écart de la confidence, ce premier volume peine à captiver et l'on attend patiemment d'en savoir plus sur une situation géopolitique prometteuse compte tenu des liens de diverses natures entre les personnages. Une entrée en matière scénaristiquement et graphiquement un peu molle mais qui préfigure néanmoins une suite qui pourrait se révéler intéressante...