L'histoire :
Dans le quartier de la lumière, qui tire son nom de l’ensoleillement exceptionnel dont il bénéficie, les vies de certains habitants se croisent et prennent parfois des tournants inattendus. Ainsi, Tasuku, un jeune garçon désabusé, est devenu un « accompagnateur ». Il aide les gens désespérés à franchir le pas qui les séparent de la mort lors de leur suicide. Contre une poignée de billets, il les accompagne par téléphone lors des derniers instants de leur vie et leur donne divers conseils afin que tout se déroule comme ils l’entendent. Haruko, sa meilleure amie qui fut plus jeune lacérée de coup de couteau par un stalker, passe toutes ses journées à attendre à l’arrêt de bus où elle fut agressée. Elle espère y retrouver son tortionnaire, persuadée qu’il repassera un jour sur le lieu de son crime. Ils passent ainsi la plupart de leurs journées ensemble sans aller en cours. Mais ce soir, Haruko doit rentrer tôt car son père revient à la maison après une période d’absence. Le soir, un homme contacte Tasuku pour qu’il l’ « accompagne ». Il lui apprend qu’il vient de tuer par balle sa maîtresse, puis qu’il a étranglé sa femme et sa fille. Il le dégoûte tellement que Tasuku finit par le tuer lui-même. En récupérant son portable, il se rend alors compte que c’était le père d’Haruko…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le quartier de la lumière est composé de plusieurs histoires où les vies des différents protagonistes se croisent et parfois se relient, assemblant ainsi petit à petit les pièces du puzzle de cette fable moderne. L’histoire de Tasuku et de Haruko en représente une grosse part, mais l’on suit aussi le temps de quelques chapitres la vie du stalker et de sa « vie de famille » un peu particulière, ainsi que celle d’un mangaka ou encore de jeunes lycéennes. Les histoires de tous ces habitants du quartier sont subtilement reliées et peignent au final un portrait assez sombre d’une certaine société japonaise moderne. Le dessin est très soigné et extrêmement détaillé et les décors sont très fournis et à la limite du photo-réalisme. Les différents effets graphiques sont eux aussi extrêmement bien réalisés et de ce point de vue, la perfection permise par un support noir et blanc est proche d’être atteinte. La mise en page et le choix des plans sont cinématographiques, le tout porté par les pensées profondes des personnages en blanc sur fond noir, qu’on imagine très bien résonnant en voix-off. On se croirait vraiment en train de lire un film ! Inio Asano, aussi auteur d’ Un monde formidable (même éditeur), nous offre ici un vrai petit bijoux.