L'histoire :
Dans son petit commissariat de quartier à la campagne, Junpei d’ennuie sérieusement. Mais ce n’est rien à côté de ce que ressent Monju, un prototype de robot policier fraîchement muté. Ce dernier était le fleuron de la modernisation du système policier de la capitale et ne comprend pas sa récente réaffectation à la campagne. Sa déprime ennuie tellement Junpei qu’il lui demande de se poster devant le commissariat pour ne plus qu’il lui casse les oreilles. Mais, dans ce bled perdu, les habitants n’ont pas l’habitude de voir des robots policiers et les enfants du quartier viennent alors embêter Monju et lui jeter des cailloux. Le robot tente tout d’abord de se montrer pédagogue mais les gosses se mettent à le frapper et le policier pète un boulon, d’autant plus qu’il se prend en passant les remarques désobligeantes d’un automobiliste. Monju soulève alors une plaque de bitume et s’apprête à la lancer sur les enfants lorsque Junpei arrive pour l’en empêcher. Tous deux aperçoivent à ce moment ce qui semble être un voleur poursuivi par un commerçant et Monju sort immédiatement l’artillerie lourde… Autant dire que Junpei lui fait une séance de remontrances pour lui expliquer de se montrer plus calme. Mais, alors que les réactions du robot semblent démesurées par rapport aux délits constatés et qu’il cause beaucoup de dégâts depuis son arrivée, ce dernier n’hésite pas un seul instant à se sacrifier lorsqu’une voiture folle met en péril la vie des sales gosses ainsi que celle de son collègue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’impression à la lecture des premiers chapitres est qu’on ne voit pas bien où l’auteur veut en venir. Un super-flic robotisé optimisé pour lutter contre le crime armé se retrouve à la campagne où ce qu’il y a de pire semble être un voleur de petites culottes. Certes, il y a là matière à donner dans le comique loufoque et démesuré mais ce n’est pourtant pas le trait d’ambiance principalement présent. Heureusement, après quelques dizaines de pages qui servent surtout à montrer l’intégration de Monju auprès des habitants de la petite ville, l’auteur amène une trame de fond qui vient relever l’intérêt de l’ensemble. Le robot souffre en effet d’un bug qui lui permet de by-passer son système de sécurité et qui fait que ce dernier peut parfois « péter un câble ». En parallèle, ce dernier semble « ressentir » les choses de plus en plus comme un humain. Les derniers événements faisant ressortir ces traits de caractère, une scientifique de la préfecture de police va venir s’intéresser de près à Monju afin de pouvoir avancer dans la création de la troisième génération de robots policiers, la seconde ayant été un fiasco désastreux. Tout cela est servi par des graphismes au style seinen réaliste, fortement encrés, à la mise en scène travaillée, au tramage et aux décors suffisamment présents, mais le trait en lui-même n’est pas toujours homogène. Entre comportements étranges de Monju, « complots » de la préfecture et petites aventures plus ou moins agitées, ce qui ressort et qui fait finalement la sève de ces pages est le développement des relations du robot avec les individus. Les amateurs d’action ou de comique pur passeront donc leur chemin, même si l’aspect loufoque reste omniprésent en toile de fond. Pour les autres, les prochains tomes nous diront si ce manga se confirme dans ses points forts ou si ce n’était qu’un coup dans l’eau.
