L'histoire :
L’inspecteur Suk de Prague obtient de nombreuses informations sur les méthodes du docteur Pedroff qui dirigeait le 511 Kinderheim. Grâce aux talents de Grimmer, il obtient une cassette audio que conservait Pedroff dans un coffre. Cependant, suspecté du meurtre de l’ancien directeur de l’orphelinat et de deux de ses collègues, Suk ne sait plus à qui se confier ni en qui avoir confiance. Heureusement, il voit régulièrement la belle Anna Lieber dans un bar. Ils échangent de plus en plus sur leur vie et Suk lui raconte toute son enquête, se sentant soutenu. Dans le même temps, le docteur Tenma remonte sur les traces du passé de Johann. Grimmer est bien décidé à aider Suk, sentant que le danger est proche au fur et à mesure que son enquête progresse. En effet, le monstre n’est pas très loin et est déjà bien au courant de tous les agissements de l‘inspecteur. La police secrète pourchasse également le même objectif. Tous cherchent la cassette récupérée par Suk, et la course poursuite va se terminer de façon tragique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Monster n’en finit plus de nous tenir en haleine ! Malgré le temps qui passe, les évènements qui se multiplient et les épisodes qui s’enchaînent, Naoki Urasawa a l’art de surprendre et de capter son lecteur. En effet, ce tome fourmille à nouveau de révélations incroyables tout en apportant une bonne dose d’action palpitante : on en apprend ainsi beaucoup plus sur l’étrange personnage de Grimmer. Son portait est d’ailleurs magnifique de beauté et de tristesse à la fois. Urasawa est certainement le seul à pouvoir développer son récit et creuser en même temps la psychologie de ses personnages. Malgré une intrigue policière opaque et prenante, certaines scènes sont de véritables bijoux de sensibilité et d’émotions fortes et vraies : l’abandon d’un enfant qui recherche sa mère dans les quartiers des prostituées, une mère qui perd la mémoire et qui prie le ciel pour ne pas oublier son fils, un homme qui se demande comment on peut ressentir des émotions quand on lui a appris à ne jamais montrer ses sentiments... La poésie de certains moments n’occulte pas la complexité de l’univers créé par Urasawa. L’auteur se penche ainsi encore une fois sur de nouveaux rouages de la société : les prostituées ou la police secrète communiste tchécoslovaque. Avec force détails, la peinture de ces milieux divers et variés est saisissante. Pour tous les amateurs de policier qui n’ont que faire d’un background aussi soigné, pas de panique : cet opus vous réserve également des surprises à vous couper le souffle. En jouant de plus en plus sur les cadrages qui masquent les personnages et les gros plans chocs, Urasawa bouleverse par des effets de surprise sidérants. Jamais le Monstre n’aura été aussi diabolique. Pourtant, ses adversaires se rapprochent de lui mais, plus ils sont proches, plus ils découvrent avec stupeur et effroi l’étendue du mal et la puissance des ténèbres. Rarement une œuvre policière n’aura été aussi riche. Rarement une bande dessinée ne vous tiendra autant en haleine. Une œuvre unique et... rare !