L'histoire :
Maintenant que le docteur Tenma est incarcéré, tout a changé. L’inspecteur Runge est réhabilité puisqu’il se trouvait à Prague au moment de l’arrestation du chirurgien. Cependant, il continue de mener son enquête pour découvrir l’identité du Monstre et tous les indices l’amènent vers la villa des roses. Pendant ce temps, Tenma est interrogé à plusieurs reprises sur la mort de ses confrères et du directeur de l’hôpital Eisler Memorial. L’accusé nie tout en bloc et se déclare totalement innocent. Alors qu’il est transféré dans sa cellule, il rencontre un drôle de prisonnier : Gunther Milch, accusé de plusieurs braquages de fourgons blindés. Beaucoup de personnes se mobilisent pour défendre le docteur Tenma et pour lui payer un bon avocat. Finalement, c’est le meilleur d’entre eux, maître Verdeman, assisté de Baul, qui va prendre sa défense. Verderman s’est spécialisé dans les cas de personnes qui se déclarent innocentes. En effet, son propre père avait été accusé à tort d’être un espion tchécoslovaque. Seule une personne pourrait vraiment innocenter Tenma : son ancienne fiancée, Eva Heineman, la seule à avoir vu le visage de Johann...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le volume 7 de cette édition deluxe, l’action se précipite. La situation se tend à l’extrême alors que Tenma est aux mains de la police. Tous les personnages de l’intrigue se réunissent pour une même cause, innocenter Tenma : Runge, Nina, Eva, le docteur Leichwein, le milliardaire Hans Georg Schuwald et même (comble de l’ironie) le tueur Johann ! Du coup, chacun mène son enquête pour tenter de trouver le vrai coupable, le fameux monstre, responsable de crimes innombrables. Alors qu’on prend pitié de Tenma, la figure du Monstre se complexifie et s’épaissit. Sous fond de comptines pour enfants, le cauchemar Johann devient encore plus sombre et machiavélique. Dans d’incessants flashbacks, Nina se rapproche de plus en plus de la vérité : cette fameuse nuit terrible où elle a vu son frère assassiner la famille Liebert, cette fameuse nuit affreuse où elle a dû tirer sur Johann, cette fameuse nuit où Tenma a sauvé le plus terrible des serials-killers... Naoki Urasawa distille les révélations terrifiantes en mêlant subtilement passé et présent, monde de l’enfance et crimes horribles, comptines pour petits et monstres effrayants. Pourtant, à mesure que l’on se rapproche de la vérité, le mystère s’épaissit. Ce tome est littéralement captivant, bourré d’action et de coups de théâtre spectaculaires. Les personnages sont toujours aussi hauts en couleurs : Runge et sa manie de tapoter ses doigts, Eva et ses souffrances incessantes, Tenma et son combat désespéré, Nina et ses démons d’enfance, Johann et son démon intérieur... Malgré un récit de plus en plus rythmé et prenant, Urasawa n’oublie pas de creuser encore plus ses personnages. Il se paie le luxe de rajouter d’autres protagonistes qui vont amener leur pierre à l’édifice déjà immense que constitue la série : l’avocat Verderman, le braqueur atypique Milch et le tueur professionnel Martin ou le marionnettiste Lipski. C’est encore une fois l’occasion d’y apporter une nouvelle touche d’humanité avec des personnages au passé difficile et au destin touchant. C’est également l’occasion de présenter de nouvelles peintures sociales. Urasawa brosse à nouveau des corps de métier de façon étonnamment juste: le monde du barreau, celui de la prison et ses interrogatoires, celui de la rue et ses pauvres saltimbanques, celui de la haute société et ses soirées mondaines... Une série haletante et monumentale... un monstre du neuvième art !